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Au Malawi, le parti au pouvoir pousse pour un nouveau scrutin présidentiel

Le parti au pouvoir au Malawi juge "pas concluante" l'élection présidentielle de cette semaine, appelant à un nouveau vote en évoquant des irrégularités et des intimidations.

Les électeurs de ce pays d'Afrique australe se sont rendus aux urnes mardi pour la deuxième fois en 13 mois après l'annulation par la Cour constitutionnelle de l'élection présidentielle de 2019 pour fraudes.  

Le chef de l'opposition au Malawi Lazarus Chakwera s'acheminait vers une victoire dans le scrutin présidentiel, selon des chiffres cités jeudi soir par la radio publique déjà rejetés par le camp du chef de l'Etat sortant. 

Le comptage de la radiotélévision publique (MBC) portant sur l'ensemble des 5.002 centres de vote attribuait à M. Chakwera 60% des suffrages, contre 38% seulement à son adversaire Peter Mutharika.  

L'Institut pour l'opinion publique et la recherche (Ipor), un centre de réflexion basé au Malawi, donnait lui aussi gagnant le chef de l'opposition, avec 60,3% des voix, contre 38,9% au président sortant.  

Vendredi, le Parti démocratique progressiste (DPP, au pouvoir) a remis en question la crédibilité du nouveau scrutin, appelant la commission électorale à annuler les résultats obtenus jusqu'à présent et à organiser un troisième scrutin. 

"Nous tenons à faire état de plusieurs incidents qui peuvent potentiellement affecter l'intégrité et la crédibilité des résultats de l'élection présidentielle", a déclaré le secrétaire administratif du DPP, Francis Mphepo, dans un communiqué.

Le parti affirme avoir répertorié les bureaux de vote dont ses observateurs auraient été exclus et a déclaré que plus de 1,5 million de votes avaient été entachés de "violence et d'intimidation". 

"Il ne fait aucun doute que ces irrégularités et ces mauvaises pratiques affecteront substantiellement les résultats d'une manière ou d'une autre", a poursuivi M. Mphepo. 

"Nous réclamons par conséquent (...) une déclaration selon laquelle l'élection présidentielle n'a pas été concluante", a-t-il dit. 

Le porte-parole de la Commission électorale du Malawi (MEC), Sangwani Mwafurlirwa, a déclaré au cours d'un point presse que "la commission examine ces plaintes et rendra bientôt sa décision".

Les Malawites ont voté mardi pour la deuxième fois en un an pour élire leur président. 

Lors du scrutin disputé en mai 2019, la Commission électorale (MEC) avait proclamé la victoire de Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014, avec 38,57% des suffrages contre 35,41% à Lazarus Chakwera.  

Mais saisie par l'opposition, la Cour constitutionnelle avait invalidé les résultats pour cause "d'irrégularités généralisées et systématiques" et ordonné la tenue d'un nouveau scrutin. 

"Nous avons eu une élection très crédible par rapport à l'élection présidentielle de 2019", a déclaré à l'AFP le militant des droits humains Luke Tembo. 

"Le fait que les gens soient venus en grand nombre pour voter ... doit être considéré comme un message très fort, allant de l'avant, que les Malawites ne permettront jamais que leur vote soit volé", a-t-il dit.

AFP

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