mis à jour le

Lesotho: la police ne "doute pas" de la maladie du Premier ministre soupçonné de meurtre
La police du Lesotho a indiqué samedi ne pas avoir "de doute" concernant l'authenticité de la maladie du Premier ministre Thomas Thabane qui est parti vendredi en Afrique du Sud pour "raisons médicales", le jour où il devait être inculpé du meurtre de son ex-épouse.
Admettant qu'il s'agissait d'une surprenante "coïncidence", un des responsables de la police du Lesotho, Palesa Mokete, a ajouté qu'il n'avait "pas de raison de douter" de l'authenticité de la maladie de M. Thabane, âgé de 80 ans, qui l'a poussé à partir en Afrique du Sud le jour prévu de son inculpation.
Il a précisé qu'aucun mandat d'arrêt n'avait pour l'instant été émis et que "de nouvelles dispositions" seraient prises lorsque le Premier ministre serait "en état" de se présenter devant la justice pour se voir signifier son inculpation pour meurtre.
Thomas Thabane devait être officiellement accusé vendredi du meurtre de sa précédente épouse, Lipolelo Thabane, assassinée le 14 juin 2017 alors qu'elle rentrait chez elle en voiture dans la capitale Maseru.
Ce crime s'est produit deux jours seulement avant la prestation de serment de Thomas Thabane au poste de Premier ministre. Le couple était alors en instance de divorce.
Après avoir piétiné pendant plus de deux ans, l'enquête s'est accélérée ces dernières semaines.
La nouvelle épouse de Thomas Thabane, Maesaiah, âgée de 43 ans, a été inculpée début février du meurtre de sa rivale. Elle est actuellement en liberté sous caution, une mesure qui a choqué dans le petit royaume d'Afrique australe.
Le Premier ministre était convoqué vendredi devant un tribunal de Maseru pour se voir notifier formellement son inculpation pour meurtre dans cette même affaire. Mais il ne s'est pas présenté.
Un communiqué de son bureau a informé "la nation" que M. Thabane avait quitté "le pays au petit matin aujourd'hui (vendredi) pour une urgence médicale en Afrique du Sud".
Le Lesotho, petit pays d'Afrique australe enclavé dans l'Afrique du Sud, est coutumier des épisodes d'instabilité politique. Au cours de la dernière décennie, aucun Premier ministre n'a fini son mandat de cinq ans.
- Motion de censure -
Un membre du parti au pouvoir - le Congrès de tous les Sothos (ABC) - a laissé entendre que le Premier ministre pourrait quitter ses fonctions avant juillet.
"Si tous les arrangements sont en place avant juillet, il est prêt à partir, même demain", a déclaré à l'AFP Lebohang Hlaele, le secrétaire général d'ABC, ajoutant que le Parlement doit se réunir la semaine prochaine.
"Tout est possible maintenant car il pourrait très bien se réveiller un matin et annoncer son départ", a ajouté M. Hlaele, qui est également le gendre du Premier ministre.
De son côté, le principal parti d'opposition a déposé vendredi une motion de censure à l'encontre du Premier ministre et de son gouvernement.
Si cette motion est adoptée, M. Thabane pourrait soit se retirer, soit conseiller au roi du Lesotho de dissoudre le parlement et de convoquer de nouvelles élections.