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Madagascar - Le mariage précoce détruit les jeunes filles
Le mariage précoce continue de faire des victimes à Madagascar. Bien qu’interdit dans le pays depuis 2007, le mariage des mineures de moins de 18 ans est en nette recrudescence, note un reportage d’Afrik.com.
La Grande île est devenue l’un des pays en Afrique subsaharienne les plus touchés par le mariage précoce, a souligné l’ONU au cours de la journée internationale des jeunes filles célébrée en décembre 2012. Les chiffres sont alarmants.
«Le pourcentage d’enfants mariés a augmenté environ de 10 % en cinq ans. Il était de 39 % en 2004 contre 48 % en 2009», d’après les conclusions du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
Et d’après les prévisions de l’ONU le phénomène va crescendo.
«767.000 jeunes filles nées entre 2005 et 2010 seront mariées ou en union avant leur 18ème année d’ici 2030», annonce l’organisation mondiale.
Parmi les 22 régions du pays, les plus touchées sont la région Atsimo Andrefana, au sud-ouest, où 69% des jeunes filles mineures sont mariées, suivie de la région Analamanga, où se trouve la capitale Antananarivo au centre de l’île, avec 35% des jeunes filles.
Près de dix femmes meurent chaque jour en donnant naissance dont la plupart d’entre elles succombent à cause de grossesses précoces. Les jeunes filles victimes de mariage précoce, vivent dans des conditions précaires.
A en croire, Esther Vololona Razazarivola, présidente de l’association Avenir qui lutte contre toutes formes de discrimination, ces femmes subissent toutes sortes de violences physique, verbale, morale et économique. Livrées à elles-mêmes, les parents de ces «prisonnières» ne savent pas bien souvent le calvaire que vit leur enfant.
Afrik.com dresse le portrait de la jeune Félicity, 26 ans, mariée de force à l’âge de 14 ans. Aujourd’hui divorcée, elle lutte au sein de l’association Avenir pour oublier les 10 années de vie conjugale où elle a connu les pires moments de sa vie, subissant les assauts répétitifs d’un époux violent.
«Son visage est boursouflé. Sa peau est jaunie. Ses mains sont abîmées par des années de dur labeur. Pis, elle n’a plus de dent. Du moins, il ne lui en reste que deux», décrit Afrik.com.
Mais le cas de Félicity est loin d’être isolée. «Des milliers de jeunes filles sont forcées à se marier très tôt», souligne la présidente de l’association. Le mariage précoce les détruit, affirme Esther Vololona Razazarivola.
Lu sur Afrik.com
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