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Madagascar - Pourquoi le trafic de bois de rose prospère
Une vaste opération de gendarmerie est en cours depuis le 26 décembre dans le Nord-Est de Madagascar, révèle le site réunionnais Zinfos974. Une quarantaine de gendarmes et de militaires tentent d’arrêter une tentative d’exportation illicite de bois de rose.
«Exportation illicite car depuis 2010, la coupe, le transport et l’exportation de ce bois précieux sont interdits sur la Grande Île. Une mesure qui n’a pas empêché le trafic de prendre une grande ampleur», rappelle RFI.
En effet, le bois de rose, espèce protégée et menacée d'extinction, est au cœur d'un trafic prohibé à destination de l'Asie, explique Zinfos974.
Le syndicat des agents forestiers malgaches parle d’un trafic avorté, arrêté grâce à une mobilisation générale de toutes les différentes entités et des habitants de la région, a indiqué Aimé Joseph Rakotonirina, président du syndicat des agents forestiers.
Le ministère malgache de l’Environnement a affirmé ne pas être au courant de ce trafic.
«Si ce trafic existe vraiment la direction régionale de l’environnement m’aurait déjà averti», a affirmé le représentant du ministère de l’Environnement, Emmanuel Rakotovahiny, rapporte le quotidien français Le Figaro.
Un quotidien malgache révélait que depuis le 25 décembre, des pirogues et autres embarcations faisaient la navette entre la terre ferme et la haute mer pour remplir de plusieurs tonnes de bois de rose un navire situé au large des côtes de la région Sava.
Depuis le renversement de Marc Ravalomanana, en 2009, par le maire d'Antananarivo de l’époque, Andry Rajoelina, devenu aujourd’hui président non élu d’une transition à Madagascar, l’exportation de bois de rose a explosé.
Ce bois très dur, rose en son centre et légèrement parfumé, est très recherché par le marché chinois qui le considère depuis l'époque impériale comme le bois le plus précieux au monde.
«Or c'est un bois qui se négocie sur le marché parallèle à plus de 11 dollars le kilo (environ 8 euros et des poussières). Une manne qui a fait la fortune d'une dizaine d'opérateurs locaux de la Sava (région localisée dans le nord-est de Madagascar), qui disposeraient encore de près de 6.900 tonnes de bois déjà coupé et prêt à être exporté sur des bateaux chinois qui, régulièrement, viennent attendre au large», ajoute RFI.
Des organismes tels que Global Witness, EIA (Environmental Investigation Agency) et le gouvernement américain ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme, souligne Le Figaro.
Lu sur Zinfos974, RFI et Le Figaro
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