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Django Unchained: pourquoi le film de Tarantino dérange (VIDEO)

Le mot «Nigger» prononcé une centaine de fois, des scènes rouges de sang, meurtres de blancs par un esclave noir. Le dernier opus du réalisateur américain Quentin
Tarantino
suscite la polémique dans les rangs conservateurs. Mais aucune émeute de
noirs-américains à signaler, après la sortie du film Django Unchained.

Le blog américain Drudge Report a suscité la controverse après
avoir publié une photo de Tarantino affublé du mot «N*»gger.
Pour le site Slate.com, le film de Quentin Tarantino dérange, car il est «une
sorte de menace pour les blancs»
.

Django Unchained raconte l’histoire d’un esclave Django (Jamie
Foxx), acheté par le Dr King Schultz ( Christoph Waltz), un dentiste allemand
reconverti en chasseur de prime. Celui-ci lui promet de l’aider à retrouver sa
femme (Kerry Washington) vendu à une plantation si Django accepte de travailler
avec lui. La recherche conduit le duo
dans la plantation d’un esclavagiste (Leonardo Di Caprio) qui garde sa femme prisonnière
(Kerry Washington). La vengeance commence.

Le réalisateur Spike Lee a réagi, même s'il n'a pas vu le film. Dans une récente interview, il a déclaré qu'il n'ira jamais le voir, relaie un blog du New York Times.

«La seule chose que je peux dire, c'est que c'est irrespectueux
envers mes ancêtres», a-t-il ajouté.

Spike Lee, dont le plus récent film, Summer Red Hook, traite de race et de classe dans le quartier de
Brooklyn, a davantage explicité sa position sur son compte twitter:

«L'esclavage
américain n'était pas un western spaghetti de Sergio Leone. C’était une Holocauste.
Mes ancêtres sont des esclaves (…)Je les honore.»

Les vives réactions que le film a suscité aux Etats-Unis
surprend une journaliste du site Afrobella. Inconditionnelle de l’œuvre de
Tanrantino, elle dit être allée à la projection de Django Unchained en se
disant qu’elle allait voir un film de Quentin Tarantino. Rien de plus.

Pourquoi les gens regardent un film de Tarantino en s’attendant
à une représentation fidèle à l’Histoire?

Certes des nombreuses scènes sont insoutenables, mettent mal
à l’aise, si bien que le spectateur détourne les yeux de l’écran. Selon
Afrobella, le film n’en reste pas moins «divertissant et problématique
et difficile et sanglant»
.Lu sur Afrobella, New York Times,  Slate.com,A lire aussiLe dictateur, un film racisteLa traite négrière divise les intellectuels africains