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Bouteflika fait un pas vers une intervention militaire au Nord-Mali

La démission forcée du Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra aurait-elle changé la donne pour les autorités algériennes?

Elles qui semblaient réticentes à l’idée de soutenir une intervention militaire extérieure au Nord-Mali, sont peut-être en train changer modifier leur stratégie.

Le site du quotidien algérien Le Matin estime que c’est la stratégie même de l’Algérie qui se trouve aujourd’hui complètement bloquée. Et pour cause!

A force de croire que le pouvoir installé à Bamako depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 était un interlocuteur légitime, le gouvernement du président Adelaziz Bouteflika a oublié les dynamiques internes au Mali et le rôle déterminant que la junte avait joué, jusqu’ici.

Selon Le Matin, c’est toute la politique de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), celle de l’Algérie et même celle de la France, qui se voit interrompue par ce changement de Premier ministre.

«Les deux pseudos-réponses à la crise de l’Azawad perdent tout crédit. Que peut valoir une intervention ou un dialogue suscité ou centré sur un pouvoir formel articulé à distance par le camp de Kati?» demande le quotidien.

Et pourtant, c’est bien le président Abdelaziz Bouteflika lui-même qui expliquait le 11 décembre trouver normal que le Mali bénéficie d’une aide militaire internationale pour le soutenir dans sa lutte contre le terrorisme, lors d’une interview exclusive donnée à l’AFP.

Selon lui, le terrorisme est «une menace globale qui n'a pas de nationalité, ni de région ou de religion d'appartenance».

En conséquence, le président algérien a jugé «normal que le Mali bénéficie de l'appui de la communauté internationale pour son éradication».

Un virage dans la politique diplomatique algérienne, qui faisait tout, jusqu’ici, pour freiner les ardeurs des pays volontaristes comme la Côte d’Ivoire ou la France. 

Lu sur Le Matin, AFP

 

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