
Léonard Vincent. Journaliste spécialite de l'Erythrée.
Le mardi 14 août 2012, vers 16 heures, silence. D'un seul coup, la diffusion de Radio Erena est inexplicablement interrompue. Biniam Simon, le co-fondateur et rédacteur en chef de la radio, s'étonne. Il plonge sous sa console, fouille dans son ordinateur, vérifie le retour. Tout semble aller.
Mise à jour du 21 janvier 2013: le ministère de l'Information érythréen à Asmara serait encerclé par l'armée après avoir été pris d'assaut par des soldats séditieux aujourd'hui, selon une source diplomatique et des expatriés érythréens ayant joint leurs proches par téléphone- cités par l'AFP et Reuters. La télévision locale, Eri-TV, n'est plus visible que sur Internet et diffuserait une émission musicale en continu. ****
Ce n'est pas simplement du football, à l'évidence.
Mise à jour du 21 janvier 2013: le ministère de l'Information érythréen à Asmara serait encerclé par l'armée après avoir été pris d'assaut par des soldats séditieux aujourd'hui, selon une source diplomatique et des expatriés érythréens ayant joint leurs proches par téléphone- cités par l'AFP et Reuters. La télévision locale, Eri-TV, n'est plus visible que sur Internet et diffuserait une émission musicale en continu. ****
Mise à jour du 21 janvier 2013: le ministère de l'Information érythréen à Asmara serait encerclé par l'armée après avoir été pris d'assaut par des soldats séditieux aujourd'hui, selon une source diplomatique et des expatriés érythréens ayant joint leurs proches par téléphone- cités par l'AFP et Reuters. La télévision locale, Eri-TV, n'est plus visible que sur Internet et diffuserait une émission musicale en continu. ****
Quatre-vingts camions rouillés roulaient à pleins gaz, en file indienne, vers l'Erythrée. Pourtant habitués à traquer les contrebandiers dans la région, les gardes-frontières de Kassala, la grande bourgade de l'est du Soudan, n'ont pas hésité longtemps. L'immense convoi, formé de vieilles guimbardes aux plateformes déglinguées et de pick-up Toyota, n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter.
Le gouvernement érythréen a finalement cédé. Il s'est engagé à ne plus collecter «l'impôt révolutionnaire» qu'il ponctionne habituellement sur les salaires de la diaspora au Canada, après que le gouvernement d'Ottawa l'a menacé, par écrit, d'expulser le dernier diplomate représentant la dictature dans ce pays qui compte une importante communauté d'exilés érythréens.
La veille, ils étaient encore insouciants, ou à peu près. Le jeune journaliste Semret Seyoum, qui travaillait pour le célèbre bihebdomadaire Setit, était encore plein d'espoir, après avoir obtenu durant l'été son diplôme de droit de l'université d'Asmara, la belle capitale art-déco de la jeune République d'Erythrée.