
Hebdomadaire francophone généraliste publié au Maroc.
Il y en a qui ont de la chance. Avoir deux pays, c’est enrichir sa vie. Avoir deux pays, c’est posséder deux cultures, deux langues, deux socles de valeurs, deux regards différents sur le monde... et deux passeports. Avoir deux pays, c’est pouvoir voyager dans tous les pays. Avoir deux pays, c’est pouvoir comprendre les uns sans juger les autres.
Trois ou quatre événements en apparence anecdotiques se sont succédé sans liens apparents. C’est leur juxtaposition qui est inquiétante et révélatrice d’un pays qui se laisse lentement dériver. D’abord, à Tiznit, un individu à vélo s’amuse à taillader, à l’aide d’un cutter, les fesses des jeunes filles dont les tenues, jeans ou jupe, ne sont pas assez halal à ses yeux.
C’est un pays baigné de soleil et riche de contrastes: la richesse opulente d’une bourgeoisie arrogante côtoie d’immenses bidonvilles. C’est un pays religieux et presque mystique, un pays qui aime faire la fête et s’enflammer pour les matchs de foot. La population se concentre dans les villes côtières et sa capitale économique est un chantier permanent face à l’Atlantique. C’est un pays qui nous ressemble. Ce pourrait être notre référence.