
Journaliste haïtien au quotidien de Port-au-Prince Le Nouvelliste
Pour rester anonyme, on appellera mon ami, Robert. A 21h 48, il m'appelle: —«Je suis malade. De fortes douleurs aux reins. Veux-tu m'emmener à l'hôpital?», bafouille Robert. —«A quel hôpital tu veux que je t'emmène?», lui demandai-je, perplexe, présageant déjà le tableau. —«Aucune idée», tonne-t-il, sous la pression de la douleur.
Comportement stigmatisant, propos offensants relatifs à la couleur de la peau… C’est le propre du quotidien du Haïtien qui vit à Cité-Soleil, le plus grand bidonville du pays... C'est aussi le quotidien de l’ancien Syrien, Libanais, Palestinien… devenu «Haïtien», qui habite la superbe villa dans les hauteurs de Port-au-Prince.
Chacun, en fonction de ses intérêts, de ses expériences, de son épiderme... a sa manière de voir la question du racisme. Personnellement, avec ma peau foncée, je confirme que le racisme est bel et bien présent en Haïti. Point.