
Pierre Cherruau et Marcus Boni Teiga
En Afrique, il y a président et président de la République, et tant de manières d'accéder au pouvoir suprême. De toutes celles-ci, c'est l’initiation par la case prison qui confère parfois le titre de «vrai président de la République» ou de «président normal». Comme le dit un adage ivoirien, «les cabris se promènent ensemble, mais ils n’ont pas le même prix». Si vous êtes un homme politique, vous avez donc différentes initiations au choix.
L’Afrique a connu des chefs d’Etat aux profils et aux personnalités les plus divers au cours de son histoire récente. Peu ont brillé par leur intelligence politique ou leur sens du devoir et beaucoup par leurs travers. Certains se sont particulièrement distingués par leurs comportements loufoques ou ubuesques et d’autres par leurs pratiques mégalomaniaques.
Mise à jour du 29 janvier 2013: L’exil chinois n’aura duré que quelques mois. Parti sur les pelouses de l’Empire du milieu pour un contrat d’une durée initiale de deux ans et demi, Didier Drogba n’aura finalement tenu que six mois au Shanghai Shenhua, comme de nombreux joueurs avant lui, tel Nicolas Anelka.
En Afrique, ils sont légion les chefs d’Etat qui ont été ou qui sont encore sous l’emprise de gourous de tout acabit. Lesquels personnages influencent bien souvent de façon négative dans la gestion des affaires de l’Etat, en tirant par contre le meilleur profit. Au détriment de l’amélioration des conditions de vie des peuples à laquelle les deniers publics sont sensés être utilisés.
L’Afrique est sans conteste le continent qui détient le record des coups d’Etat au monde. Peu après la vague des indépendances dans les années 1960, les conflits sociopolitiques nés de la création des Etats postcoloniaux a engendré l’immixtion fréquente des armées nationales dans le jeu politique. Au prétexte que les militaires sont les seuls garants de l’unité et de la stabilité en période de crise.
Sur les guets des quatre côtés de la prison de Cotonou, des hommes en armes montent la garde. Mais cette présence semble peu dissuasive. Beaucoup de prisonniers se sont fait la belle plus d’une fois malgré cette surveillance. Vu de l’extérieur, on se rend bien vite compte qu’il ne s’agit pas d’une prison de dernière génération. Construite en 1962 pour 400 «locataires», elle en compte plus de 2250.
L’un des maux de l’Afrique réside dans l’incapacité de ses dirigeants à se montrer à la hauteur des espoirs de leurs peuples. Un manque de leadership qui concilie les impondérables du pouvoir avec son corollaire d’ambitions personnelles et l’adhésion de ceux qu’on dirige, tout en gardant toujours en vue leurs intérêts et la nécessité impérieuse de ne jamais rompre les incontournables équilibres sociopolitiques. Mais, jusque-là, l’Afrique n’a pas que des chefs d’Etat sans charisme ni intelligence. Certains ont su marquer l’histoire du continent.