
Camille Biet. Journaliste française, installée à New York. Spécialiste des Nations Unies, elle est notamment correspondante de la BBC.
Mise à jour du 19 juillet 2012: Neuf femmes viennent d'être condamnées en Côte d'Ivoire à un an de prison ferme pour «mutilation génitale», une grande première dans le pays. Agées de 46 à 91 ans, elles avaient excisé une trentaine de fillettes lors d'une cérémonie rituelle dans la ville de Katioma, dans le nord du pays. L'ONU a salué une telle condamnation, encourageante pour l'avenir des femmes.
«On ne peut pas dire que tout le monde nous a laissés tomber, mais on remarque que beaucoup de pays hésitent à nous soutenir». Le ministre sénégalais de la Santé Modou Diagne Fada s’exprimait le 10 juin 2011, dans un entretien avec SlateAfrique, sur l’importance de donner une suite concrète aux engagements pris pour la lutte contre le sida.
La Communauté internationale réserve parfois quelques surprises. Après en avoir parlé pendant trois semaines, le vote a finalement eu lieu: le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne («No Fly Zone») au-dessus de la Libye jeudi 17 mars au soir. Dix pays ont voté en faveur de la résolution et cinq se sont abstenus: Brésil, Inde, Allemagne et sans surprise la Russie et la Chine.
Il semble qu’on ne s’y attende même plus. Voir les Nations Unies agir pour limiter les dégâts dans un pays en crise n’est plus que le fantasme de quelques idéalistes. Ces derniers temps, la Côte d’Ivoire et la Libye ont encore donné les preuves de l’incapacité de la communauté internationale à mettre en pratique la fameuse «responsabilité de protéger» les populations. Retour sur les derniers échecs en date de la diplomatie internationale.
Le Zimbabwe n’a accordé aucune licence pour la production d’information depuis 2001. L’Afrique du Sud propose des lois criminalisant le journalisme d’investigation. Le Rwanda fait fermer des hebdomadaires populaires. Le Cameroun, le Sénégal ou la République Démocratique du Congo ne respectent pas le secret des sources. Le portrait 2010 du droit de la presse en Afrique, dressé par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York, n’est pas des plus brillants.
(Mise à jour: le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté dans la nuit du 26 au 27 février —et à l'unanimité— des sanctions contre le dirigeant libyen, sa famille et ses proches: un gel de leurs avoirs à l'étranger, une interdiction de voyager, et un embargo sur la vente d'armes. Les membres du Conseil ont aussi considéré que «les attaques systématiques» contre la population civile en Libye «peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité». Ils ont décidé de demander la saisie de la Cour pénale internationale.)