
Manthia Diawara. Ecrivain malien et professeur de littérature à l'université de New York. Il a notamment publié Bamako, Paris, New York
J’ai ressenti l’intervention française au Mali comme une dose de réalisme qu’il fallait prendre avec beaucoup d’humiliation voire de la honte, parce que je croyais que mon pays était différent de ceux que je considérais comme des Républiques bannières, où l’Occident doit toujours venir en aide; des pays qui ont échoué, où le peuple, en voyant les soldats blancs arriver, jubilent comme des enfants à la vue du Père Noël.
Mise à jour du 26 avril: Opposants et partisans du coup d'Etat militaire du 22 mars qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré (ATT) au Mali ont désapprouvé mercredi 25 avril le gouvernement du Premier ministre malien de transition Cheick Modibo Diarra.***
«I Djof Fama, I Djo, Mansa mina don te bi di» (Vous avez raison, mon roi, mais aujourd’hui n’est plus le jour où on arrête les chefs), Salif Keita (The Lost Album)
Le soir de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn (DSK) par la police de New York à l’aéroport JFK, j’étais au Bombay Palace, un restaurant indien dans Manhattan, avec d’autres amis et collègues universitaires, à l’occasion du mariage du célèbre anthropologue indien Arjun Appadurai.
Quelle Afrique rêvons-nous après les Gbagbo? Après les Présidents qui ont gouverné pendant plus d’une décennie, et qui sont toujours candidats à leur propre succession? Les Présidents qui pensent que, pour les remplacer, leurs fils sont plus qualifiés que les autres fils et filles du pays; ou qui croient tout simplement qu’après avoir chassé le colonisateur, le pays leur appartient, à eux seuls et à leur clan? Que faire après ces Présidents qui ne cherchent qu’à être obéis et, à cette fin, réduisent leur peuple au silence, à l’émigration, ou à la misère et à l’absence de travail.
Je suis pour l’invasion de la Libye, pour neutraliser son armée contre le peuple libyen. Je soutiens la Révolution du jasmin qui, après la Tunisie et l’Egypte, pèse sur la Libye comme l’épée de Damoclès pour punir ces présidents à vie qui asservissent leur peuple. Ces présidents qui ne rendent plus de comptes à leur peuple ni à leur dieu. Qui pensent qu’eux, leur famille et leur entourage sont au-dessus des lois.
Il doit partir, mais pas parce que la France, les Etats-Unis et les Nations Unies l’ont dit. Après les affaires irakiennes, palestiniennes, le génocide au Rwanda et les élections au Gabon, on sait que ces grandes puissances occidentales peuvent être aveuglées par leurs intérêts personnels.