
Nathalie Hamou. Journaliste française, spécialiste des questions internationales.
Un théâtre de l'absurde se joue tous les jours dans les rues de Neve Sha'anan (littéralement «oasis tranquille» en hébreu), où a grandi le grand dramaturge israélien Hanokh Levin, dont les pièces prennent souvent des accents beckettiens.
Dans la cour de récréation de l'école Bialik-Rogozin, située au sud de Tel-Aviv, l'effervescence est palpable. Ce vendredi matin, une classe de maternelle, composée de réfugiés africains, d'enfants de travailleurs philippins, ou de citoyens israéliens de condition modeste, met la dernière main à son spectacle. Les élèves entonnent une comptine en langue hébraïque. Au-dessus du foyer central se déploient les drapeaux des 48 pays dont sont originaires les 834 élèves de cet établissement public israélien.
«La communauté éthiopienne est fortement mobilisée par la "révolte des tentes". Si la classe moyenne israélienne se plaint de la flambée des prix et du manque de logements abordables, la situation est encore plus insupportable pour les Éthiopiens-Israéliens, qui font partie des couches les plus défavorisées du pays».
Le rituel se reproduit chaque semaine au siège du groupe ECI Telecom, leader mondial des plates-formes de communication haut-débit. L'entreprise israélienne, établie à Petah Tikva, dans le centre du pays, accueille une nouvelle délégation d'ingénieurs venus d'Ouganda, de Tanzanie ou de Namibie.