
Journaliste et écrivain tunisien, il a publié de nombreux ouvrages, notamment Le rire de la Baleine.
«Ben Ali, dégage!» On demande le départ de Ben Ali. Ce matin du vendredi 14 janvier 2011 à Tunis, tout peut basculer. Les enfants de la balle occupent l'avenue Habib Bourguiba, principale artère de la capitale. Déchirement au sein du pouvoir… Rumeurs de coup d’Etat militaire… Que veulent les Américains? Que dit Al Jazeera?
Ennahdha fait fi des lois de la république, même liberticides.
Dix-sept décembre deux mille douze, Sidi Bouzid, deuxième anniversaire de la révolution, la vraie selon les Bouzidis.
Le douze douze douze (12 décembre 2012), l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT ou Lugétété pour le commun des Tunisiens), à 18h, arrache aux nahdhaouis (sympathisants d'Ennahda) une «dénonciation explicite, claire et vigoureuse de l’agression subie par la centrale syndicale le 4 décembre dernier».Point essentiel et d’honneur pour que la grève générale du 13 soit annulée.
Un soleil de décembre. Un parfum de rose et de bigaradier insoupçonné. De son balcon, Aya, un bout de femme, 24 ans, dorée comme le blé de juillet et fraîche comme une mandarine, couvre des yeux, au loin, la place Mohamed Ali, à Tunis. Et le couloir de rue qui somnole face à la porte antique de Bab Bhar, la porte de la mer. Sa discussion avec Mehdi, son petit ami, a mal tourné.
Vendredi saint, 30 novembre. Siliana, chef lieu du centre ouest céréalier, en est à son troisième jour de grève générale. Une grève générale qui a ébranlé la Tunisie entière.
Ça parle, ça parle, ça parle… sur le net, Facebook, Twitter, à la radio, sur la télé, à la presse, dans la rue. Brouhaha et bouchon dans les ondes et les autoroutes de l’information.
Mise à jour du 17 novembre 2012: Cinquante-six détenus, pour la plupart des militants islamistes, sont en grève de la faim dans les prisons de Tunisie et trois d'entre eux sont dans "un état plus ou moins inquiétant", a déclaré le 17 novembre à l'AFP Father Saihi, un haut responsable du ministère de la Justice.
Dans l’ouest tunisien, où les mines de fer arrivent à épuisement, les jeunes répugnent à retourner à la terre. Ils préfèrent la «fuite en avant» vers Tunis plutôt que le «retour en arrière» vers un métier que leurs parents avaient déjà abandonné.
Mise à jour du 28 novembre 2012: Près de 200 personnes ont été blessées au deuxième jour de violences entre manifestants et forces de l'ordre tunisiennes à Siliana, ville déshéritée située à 127 km au sud-ouest de Tunis.Des milliers de manifestants s'étaient rassemblés tôt devant la préfecture de Siliana. Ils réclamaient notamment le départ du gouverneur, la libération de personnes détenues depuis avril 2011 et des aides économiques et sociales pour leur ville.
Mise à jour le 28 novembre 2012: Près de 200 personnes ont été blessées au deuxième jour de violences entre manifestants et forces de l'ordre tunisiennes à Siliana, ville déshéritée située à 127 km au sud-ouest de Tunis.Des milliers de manifestants s'étaient rassemblés tôt devant la préfecture de Siliana. Ils réclamaient notamment le départ du gouverneur, la libération de personnes détenues depuis avril 2011 et des aides économiques et sociales pour leur ville. ****
Mise à jour du 19 octobre 2012: Si les salafistes tunisiens sont "diabolisés", ils seront au pouvoir" dans "dix ou quinze ans", estime le chef du parti islamiste au pouvoir Ennahda, Rached Ghannouchi, dans un entretien au Monde publié le 19 octobre."Il faut éviter le discours de l'ennemi de l'intérieur", estime M. Ghannouchi, très critiqué après la diffusion sur internet d'une vidéo où il tient des propos conciliants à des jeunes salafistes.****
Un gros ciel ensoleillé écrase les interminables maisons des quartiers chagrins, toutes identiques, toutes en chantier, à se flinguer un dimanche, à se shooter à longueur de veine (shooter à mort). Poulet rôti, chmenka (plat à base de boyaux) et sieste. Petit tour à Kasserine, ville martyre.
Mise à jour du 8 octobre 2012 :Le gouverneur (préfet) de Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, a été démis de ses fonctions à la suite des troubles qui ont secoué cette région du centre-ouest de la Tunisie depuis des semaines, a rapporté la presse le 8 octobre.Le chef du gouvernement, l'islamiste Hamadi Jebali, a remplacé Mohamed Néjib Mansouri par Amara Tlijani, qui était jusqu'alors préfet de Kébili (sud).****
Mehrez Zouari, un Ghannouchien (Partisan de Rached Ghannouchi, le leader du parti islamiste Ennahda) pur et dur, a mis la main sur le trésor de «Ben Ali Baba», sa boîte de Pandore: la Direction centrale des Renseignements généraux (DCRG), le joyau du régime de renseignement de Ben Ali.
La Dakhiliya, le ministère de l’Intérieur, prend sa revanche. Après sa débâcle éhontée —lors des journées lumineuses et précieuses de la révolution (17 décembre 2010-14 janvier 2011)— et la victoire sans équivoque des insurgés sur le terrain, la Dakhiliya, redouble de férocité. «Il n’a pas fallu longtemps pour que la bête reprenne du poils de la bête», dit Mannoubi, un abonné aux harcèlements policiers.
Le printemps tunisien est toujours suspendu: l’hiver a trop duré et, de surcroît, il s’annonce toujours par la boue qui se liquéfie. On a peine à croire à la splendeur de la floraison, à la violente éruption d’une vie trop longtemps contenue.
«Ghannouchi bande.» A intervalles réguliers, la rue, à Tunis, rapporte cette nouvelle d’une énième crispation des nahdhaouis, annonciatrice de nouvelles arrestations, de brimades quotidiennes, de procès pipés, d’assauts contre les dernières tranchées des libertés et de très probables manipulations et autres viols des esprits.
Mise à jour du 30 mai 2012: La chaîne satellitaire Al-Jazeera affirme qu’elle n’a pas de projet de lancement d’une chaîne d’informations en français selon la déclaration à l’AFP d’un porte-parole de la chaîne, contrairement à ce qu’avait annoncé la veille le Figaro. ****
Je suis aux anges. Je plane. Je kiffe. Vous êtes mes bulles de l’ivresse. Champagne.