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Oscar Niemeyer, un bâtisseur qui a marqué l'Algérie
600 œuvres en 70 ans de carrière. L'architecte brésilien Oscar Niemeyer est décédé mercredi 5 décembre à Rio de Janeiro à l'âge de 104 ans. Né le 15 décembre 1907 dans une famille bourgeoise d'origine allemande, portugaise et arabe, Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer a laissé son empreinte dans le monde entier, et notamment en Algérie, rappelle le site Maghreb Emergent.
Un site dédié à son œuvre propose une carte interactive qui répertorie tous les bâtiments qu’il a conçus. Si l’on s’en tient à l’Afrique, l’Algérie apparait comme le pays le plus marqué par l’architecture d’Oscar Niemeyer. L’architecte brésilien n’a pas beaucoup travaillé en Afrique, hormis en Algérie, en Libye (Foire internationale) et en Afrique du sud.
Capture d'écran carte interactive
Avec la profonde sympathie du président algérien de l’époque Houari Boumediene (1965-1978), Oscar Niemeyer conçût plusieurs bâtiments en Algérie dont l’Université Mentouri à Constantine, la salle omnisport du complexe olympique et l’École polytechnique d'architecture et d'urbanisme d’Alger.
Niemeyer avait même lancé un projet de «Grande Mosquée d’Alger» qui avait été acceptée par Boumediene. Mais la mort du président algérien le 27 décembre 1978 précipita le projet de mosquée et bien d’autres aux oubliettes.
L’architecte semble avoir été séduit par l’Algérie. Un pays qui a su lui ouvrir les bras alors que le militant communiste était en exil.
Dans article publié en 2006 sur le quotidien algérien El Watan, Oscar Niemeyer expliquait son amour pour un pays qui a su arracher son indépendance après des siècles de colonisation ottomane puis française.
L’architecte dit être arrivé en Algérie «au bon moment, quelque temps après la victoire contre la colonisation. Il y avait beaucoup de bonheur, de joie, et une certaine gravité, face aux besoins énormes du peuple que la colonisation avait méprisé. Je pense qu'on oublie cela. J'y ai trouvé la meilleure des solidarités. J'ai beaucoup aimé ce pays, j'ai gardé de l'affection. J'ai aimé beaucoup Alger si lumineuse et accueillante, sa baie, ses criques, ses plages de galets, la Méditerranée si riche de cultures et de mystères. Et puis il y a sa Casbah, un beau patrimoine, avec ses maisons blanches presque aveugles pour se protéger du vent. Je m'y suis souvent promené, montant et descendant ses escaliers, ses ruelles qui donnent sur la mer. C'est aussi un lieu de lutte, de vie et d'histoire. La victoire des Algériens contre le colonialisme français a été pour moi une grande joie, un moment inoubliable ».
Lu sur Maghreb Emergent, Fondation Oscar Niemeyer, El Watan
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