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RDC - Comment les rebelles du M23 ont soigné leur image à Goma
«Nous venons pour la protection des personnes et de leurs biens» ont déclaré les rebelles du M23 en entrant dans la ville de Goma (capitale du Nord-Kivu, à l’est de la RDC) le 20 novembre.
Selon le site Syfia Grands Lacs, les rebelles ont tout fait pour se faire apprécier des populations à leur arrivée dans Goma. Eux qui doivent désormais quitter la ville, après l’ultimatum lancé par les pays voisins et la communauté internationale, se sont en effet empressés d’asseoir leur légitimité, notamment auprès des jeunes, souligne Syfia.
«Pas de casse, pas d'attaques contre les civils, ni même contre les policiers et les militaires, s'est étonné un étudiant en sciences politiques» selon le site.
Afin d’être crédible aux yeux de la population, le M23 a tenté de se comporter «comme s'il était un gouvernement légitime».
Une réelle politique de main tendue a en outre été adressée à l’égard des fonctionnaires congolais par le porte-parole du mouvement. Vianney Kazarama a en effet demandé aux militaires et policiers se cachant dans les environs de venir s’identifier auprès du M23, et a aussi demandé aux cadres de l’administration de se joindre à eux. Une pratique qui n’est pas habituelle quand une rébellion gagne du terrain, affirme Syfia Grands Lacs.
«Vous êtes tous les fils du pays, venez vous identifier et chacun regagne son poste. Vous n’avez commis aucune faute, la faute appartient à Kabila qui n'a pas bien payé les soldats» a expliqué Vianney Kazarama.
Le site explique aussi comment le mouvement rebelle a tenu à tester sa véritable cote de popularité auprès de la population, en ciblant particulièrement les jeunes gens.
Ces derniers sont venus en masse assister à une parade militaire dans un stade de la ville, et les plus désœuvrés d’entre eux ont acclamé les soldats. «Que la guerre continue jusqu’à Kinshasa!» ont exhorté certains jeunes.
Au niveau de la délinquance aussi, Syfia Grands Lacs estime qu’une accalmie a été observée depuis que Goma est aux mains du M23.
«Depuis une semaine, de fait, on n'entend plus les balles tirées habituellement lors de la chasse aux bandits à mains armées. Même les enfants de la rue ne ravissent plus les affaires des passants car ils ont peur du M23 qui sanctionne ces vols d'une balle dans la tête».
Pourtant, ces apparentes évolutions cachent une stratégie bien précise du M23: il s’agit de convaincre les populations, d’abord et surtout les jeunes, du bienfondé de la rébellion.
Joël Malembe, un membre de la rébellion, ne s’en est pas caché:
«Venez chers jeunes car le M23 constitue une offre pour la jeunesse à laquelle les critères d'années d’expérience faites ne sont pas demandées».
Lu sur Syfia Grands Lacs
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