mis à jour le
Tunisie - Siliana, une ville déshéritée qui s'embrase (VIDEO)
La situation dégénère à Siliana, dans la partie intérieure de la Tunisie. Près de 200 personnes ont été blessées, ce 28 novembre, au deuxième jour de violences entre manifestants et forces de l'ordre tunisiennes dans cette ville déshéritée située à 127 km au sud-ouest de Tunis.
Pour rappel des milliers de manifestants s'étaient rassemblés tôt devant la préfecture de Siliana. Ils réclamaient notamment le départ du gouverneur, la libération de personnes détenues depuis avril 2011 et des aides économiques et sociales pour leur ville.
Les autorités n'ont pas réussi à ramener le calme, rapporte le site tunisien Business News. Et les affrontements ont commencé.
Les blessés souffrent d'impacts de munitions non létales, de contusions, de fractures et de coupures, a indiqué un médecin urgentiste de l'hôpital de Siliana interrogé par un journaliste de l'Agence France presse (AFP).
Un correspondant de la chaîne d'information française France 24, David Thomson et son collègue tunisien Hamdi ont été touchés par des tirs de la police, a-t-il indiqué à l'AFP. Leurs jours ne sont pas en danger et les deux hommes étaient traités aux urgences.
Plus tôt dans la journée, la radio tunisienne Mosaïque Fm a déclaré que son journaliste Abdessalem Somrani ainsi que la journaliste d’Al Massira, Hend Jebali, ont été agressés par les forces de l'ordre.
S'ajoute que les urgences sont saturées.
«L'hôpital de Siliana a lancé (…) un appel de détresse en raison du manque de médicaments et des ambulances pour transporter les blessés aux établissements sanitaires de Tunis», annonce la radio tunisienne Shems FM.
«Il manque des antidouleurs de type Doliprane, Adol, Dialgesic, etc., de matériels, de spécialistes notamment en ophtalmologie et d'ambulances pour transférer les blessés. Un responsable a, d’ailleurs, lancé un appel aux médecins ophtalmologues volontaires disponibles pour venir les aider», indique Business News.
Le personnel de l'hôpital de la région de Siliana est d’ailleurs entré en grève en signe de protestation contre la descente policière de la veille dans leurs locaux, a indiqué Abdessattar Manaï, secrétaire général de la Fédération régionale de la santé à Siliana, dans une déclaration à Shems Fm.
«Le personnel assurera, quand même, les cas d’urgences», a-t-il précisé, soulignant que c’est leur devoir.
Lu sur Business News , France 24 et Shems FM
A lire aussi
Le quartier de Hay Ettadhamen à Tunis, fief des salafistes?
Ghannouchiville, la nouvelle capitale de la Tunisie
Jerissa, région de galère qui aimerait renaître de ses cendres
Tunisie: Voyage au bout de la misère prospère
Tunisie: C'est pas la merde, mais ça viendra