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Sénégal - Le pouvoir ne lâche pas la pression sur Karim Wade
Pour la quatrième fois, le fils de l’ex-président du Sénégal, Karim Wade faisait face aux enquêteurs de la gendarmerie nationale dans le cadre de la traque des biens mal acquis le 22 novembre 2012 à Dakar. Après 15 heures d’audition, l’ancien «super ministre» est reparti libre, renseigne Leral.
Même si pour l’heure aucune charge n'a été retenue contre lui, la Cour de l'enrichissement illicite (Crei) n’a toujours pas desserré l’étau autour de Karim Wade, dont l’interdiction de sortie du territoire national n’a pas encore été levée.
Le feuilleton est loin de connaître son épilogue. Des journalistes qui ont eu à collaborer avec l’ancien ministre dans le cadre de l'Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci) ont été convoqués à la gendarmerie, rapporte Rewmi.
Après l’audition de Vieux Aidara, patron de la chaîne d’informations Canal Infos News, Cheikh Diallo, patron du groupe CD Média, d’autres journalistes passeront devant les enquêteurs pour s’expliquer sur les liens qui les unissaient au fils du président.
L'homme d’affaires Abas Jaber, propriétaire du Falcon 50 qu’utilisait Karim Wade pour ses déplacements, a été aussi convoqué par la gendarmerie. Absent du territoire national, Jaber devrait rentrer durant la dernière semaine du mois de novembre 2012.
Six autres responsables de l’ancien régime dont quatre ministres, ont également été interdits de sortie du territoire. Et doivent dans les semaines à venir être auditionnés à leur tour dans le cadre des enquêtes sur l’enrichissement illicite.
La Cour de répression de l’enrichissement illicite créée en 1981 par l’ancien président socialiste Abdou Diouf, en léthargie depuis des années, a été réactivée après l’élection de Macky Sall en mars 2012.
Dans un communiqué publié le 16 novembre, le Parti démocratique sénégalais (PDS) dont est membre l’ancien président Abdoulaye Wade avait dénoncé les interdictions de sortie du territoire imposées à Karim Wade et aux autres ex-dignitaires, sans qu’aucune mesure de contrôle judiciaire n’ait été légalement prise à leur encontre.
Le PDS accuse le nouveau régime de Macky Sall d’avoir lancé une chasse aux sorcières et se considère en résistance.
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