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Cameroun - Paul Biya, comment être président pendant 30 ans
«S’il fallait décerner le Nobel de la longévité au pouvoir en Afrique, le président camerounais, Paul Biya, en serait sans aucun doute parmi les prétendants les plus sérieux», ironise le quotidien burkinabè L’Observateur Paalga.
Le président camerounais Paul Biya, arrivé au pouvoir le 6 novembre 1982, fête ainsi ses 30 années passées à la tête de l’Etat camerounais ce 6 novembre.
RFI rappelle qu’il a succédé à Amadou Ahidjo, «qui (avait tenu) le pays d'une main de fer depuis l’indépendance».
Au départ prometteur, Paul Biya apparut comme un réformateur: il se présenta d’ailleurs comme «l’homme du Renouveau», explique RFI.
Pourtant, trente ans jour pour jour après son accession au pouvoir, Paul Biya doit assumer un bilan qui prête à la critique.
Il «est parvenu à instaurer un régime policier, a réussi le tour de force de faire de ce pays un “double champion du monde de la corruption” selon Transparency International», affirme de la sorte L’Observateur Paalga.
Pour le quotidien burkinabè, le président camerounais a littéralement entraîné «au bas de l’échelle ce pays qui reste l’un des mieux dotés du continent africain en potentialités». Paul Biya est aussi pointé du doigt par L'Observateur Paalga comme étant responsable de «mal gouvernance», d'«immobilisme» et de «sclérose».
Selon RFI, l’année 1984 semble avoir constitué un véritable tournant dans l’histoire du Cameroun et de son président, lorsque celui-ci échappe à une tentative de coup d’Etat qui le plonge «dans un système sécuritaire dont il ne sortira plus».
Ce 6 novembre, alors qu’il doit fêter ses trente ans de règne, Paul Biya ne pourra pas ignorer les critiques portées par une partie de l’opposition camerounaise. Cette dernière a décidé d’organiser une marche pacifique à Douala, sur la côte camerounaise, pour protester contre la «confiscation du pouvoir», indique le site Cameroon-Info.
Cette manifestation organisée par le Social Democratic Front, (SDF, principal parti d'opposition), affiche sa volonté d’en finir avec «30 ans d’obscurantisme, de régression et de misère permanents», selon les responsables du SDF.
Lu sur Cameroon-Info, L’Observateur Paalga, RFI
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