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Sénégal - Karim Wade poursuivi par la justice
La chasse aux biens mal acquis a repris au Sénégal. Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade et ancien ministre d’Etat chargé de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie, est dans le viseur de la Cour de l’enrichissement illicite à Dakar de son pays.
Le procureur spécial chargé de la Cour, Alioune Ndao, vient de lancer un mandat d’arrêt international à son encontre, a révélé le quotidien L’Observateur.
Karim Wade, «ministre du ciel et de la terre», comme l’avait surnommé la presse sénégalaise, devra répondre de l’origine de sa fortune.
En juillet dernier, le fils de l’ex-président du Sénégal avait déjà été convoqué à la Section de recherche de la gendarmerie nationale, où il a été interrogé par les enquêteurs sous la houlette du capitaine Ibrahima Mbow. Deux auditions qui ont duré plus de deux heures chacune.
Le quotidien L'Observateur explique que des vérifications faites par les gendarmes à la suite de sa première audition auraient permis de découvrir 767 millions de francs CFA (environ 1,6 million d'euro), versés dans les deux différents comptes de l’ancien ministre.
Interpellé sur ces versements, Karim Wade avait déclaré au cours de sa seconde audition, que l’argent lui a été offert par son père, Abdoulaye Wade (au pouvoir de 2000 à 2012).
Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal réclame plus de transparence dans cette affaire. Le ministre de la Justice, Aminata Touré, exige que la lumière soit faite sur l’origine de ses biens. Karim Wade est appelé à comparaitre devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite.
La traque des bien mal acquis avait démarré sous les chapeaux de roues dès l'accession de Macky Sall au pouvoir en mars 2012. Mais, depuis quelques temps l'opinion publique nationale et internationale s'inquiétait d'une sorte de mise en veilleuse.
Cette décision survient quelques semaines après le discours prononcé le 12 octobre par le président français, François Hollande à Dakar, soutenant, entre autres, le Sénégal dans la traque des bien mal acquis.
Lu sur Pressafrik
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