SlateAfrique

mis à jour le

Rwanda - Être riche et obèse, c'est mauvais signe

L’obésité gagne du terrain au Rwanda. Et ce phénomène touche particulièrement les classes les plus aisées. Manger beaucoup est un signe d’opulence au Rwanda, rappelle le 25 octobre le site Syfia Grands Lacs. L’obésité est devenue un réel problème de santé publique. 

«Les menaces de surpoids et de l’obésité pèsent sur le pays, avertit un cardiologue de Kigali. Un grand nombre de jeunes et de femmes des milieux urbains prennent du poids. Cela doit être la raison de l’actuelle montée en flèche des maladies cardio-vasculaires», ajoute-t-il.

Même son de cloche du côté de la nutritionniste diététicienne d'Anastasie Mukakayumba:

«le problème d’obésité se rencontre surtout chez les personnes aisées. Parmi les 800 clients que j'ai eu en huit mois figure les élèves ressortissant des écoles les plus chères de Kigali, où un enfant de moins de dix ans peut peser plus de 60 kg

C’est pourquoi l’association rwandaise SOS Obésité tire la sonnette d’alarme: il devient urgent d’enrayer ce phénomène.

«A la surprise générale, une femme d’environ 25 ans, arrivée dans la salle de l’Hôtel Chez Lando début septembre 2012, n’a pas pu trouver une chaise où s’asseoir parce qu’elle était très grosse. "Je voyais des images pareilles sur internet et je me disais que c’est du trucage", s’étonne une femme qui était venue à la conférence tenue par des personnes obèses du Rwanda», rapporte Syfia Grands Lacs.

S’ajoute le fait que les personnes en surpoids sont victimes de discriminations, toujours selon la même source:

«Rukundo, 135 kg, a ainsi été contraint par des agents aéroportuaires à payer des kilos supplémentaires en plus de sa petite valise. Pour les douaniers, son poids dépassait la norme pour un passager».

La plupart des membres de l’association SOS Obésité pensaient qu’être gros était synonyme de prospérité. Les Rwandais qui trouvent du travail, consomment plus que de raison et grossissent.

«Dans ce cas, les cellules du corps récupèrent trop vite et la personne gonfle comme un ballon», diagnostique Samson Bimenyimana, un nutritionniste de l’association.

Lu sur Syfia Grands Lacs

A lire aussi

G20, j'ai faim

Mali: manger local pour combattre la malnutrition

Le poids de la tradition et la tradition du poids