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Le Premier ministre sénégalais a-t-il été le banquier d'Hissène Habré?
L'ancien président tchadien en exil au Sénégal Hissène Habré a-t-il blanchi de l'argent au pays de la Téranga? La question éclabousse aujourd'hui l'actuel Premier ministre sénégalais Abdou Mbaye qui pourrait être rattrapé par son passé de banquier.
L'affaire concerne la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (CBAO) que Abdoul Mbaye a dirigé de 1989 à 1997 et dont un rapport d'audit pointe des «erreurs» de gestion.
En vue de la reprise de la CBAO, le groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank avait commandé fin 2007 un audit de pré-acquisition sur la CBAO.
Les experts qui se sont penchés sur les comptes et opérations de la CBAO ont rapporté des conclusions pour le moins graves. Elles révèlent l'utilisation de comptes appartenant à des clients décédés ou fictifs, qui ont permis d'accueillir les fonds appartenant à l'ex-dictateur tchadien Hissène Habré (1982-1990) qui s'est réfugié au Sénégal depuis plus de vingt ans et qui est recherché pour crimes contre l'humanité.
La Lettre du Continent annonce que le procès d’Hissène Habré ad hoc à Dakar pourrait alors fragiliser le Premier ministre sénégalais, si toutefois la justice venait à se pencher sur les conditions de gestion des fonds que l’ancien président tchadien a emmenés dans sa fuite précipitée.
En plus le même rapport explique que les organes de contrôle interne et de contrôle de gestion ont été «systématiquement» tenus à l'écart, tout comme les administrateurs et actionnaires.
Forts de ces conclusions, les Marocains d’Attijariwafa Bank ont bien failli renoncer à la reprise de la CBAO. C’est en 2008, qu’ils ont consenti finalement à conclure la transaction pour 100 milliards F CFA (152,5 millions d’euros).
Nommé Premier ministre du gouvernement de Macky Sall le 3 avril dernier, Abdou Mbaye, est un homme d’affaire, banquier et homme politique sénégalais. Outre la direction de la CBAO, il a occupé les postes de Directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal (BST), de la Banque sénégalo-tunisienne (BST) et de l’Attijariwafa Bank du Sénégal, repreneur de la CBAO.
Lu sur la Lettre du Continent
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