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La Tunisie, un foyer de formation des djihadistes

Admettre l'existence de camps djihadistes en Tunisie, «cela reviendrait à dire que la transition politique en Tunisie est très mal partie et aucun pays européen ne souhaite prendre cette responsabilité», affirme un diplomate européen cité par l'hebdomadaire français Marianne.

Et pourtant les camps djihadistes se développent en Tunisie et ne sont plus un secret de polichinelle, note l'hebdomadaire français Marianne. 

«Deux, au moins, sont connus: l'un dans le Nord, dans la région de Tabarka, et l'autre dans le Sud, aux confins des trois frontières communes à la Tunisie, à la Libye et à l'Algérie, non loin de l'oasis libyenne de Ghadamès», rapporte le quotidien. 

«Nous avons informé les autorités tunisiennes, explique le diplomate, mais, pour le moment, il n'y a eu aucune réaction.»

Pourtant, pas question pour les Occidentaux de porter le débat sur la place publique. 

Dès le 8 octobre, Louis Caprioli, spécialiste des réseaux islamistes en Afrique du nord et en Europe, s'inquiètait dans l'émission française C’ dans l’air. 

«Des Français vont en Tunisie s’entraîner dans des camps djihadistes tunisiens financés par le Qatar, ou en Libye, notamment dans la région de Derna (nord-est de la Libye), où des gens s'entraînent avant d’aller faire le djihad en Syrie.»

Ces révélations sont intervenues deux jours après le démantèlement d’une cellule djihadiste en France et le jour même de la preuve de la présence de Français au sein des groupes islamistes du Nord-Mali par Radio France Internationale.

«Les combattants formés à la guérilla dans les camps sont disséminés dans tout le pays, prêts à en découdre lorsque le djihad (guerre sainte) sera déclaré en Tunisie si l'instauration de l'Etat islamique ne se fait pas par la voie légale», selon un haut responsable de la police tunisienne.

Un arsenal aurait déjà été saisi mais il y en aurait d'autres, enterrés dans le désert, près à être utilisés en cas de djihad. Des missiles ont été saisis en Algérie après avoir transité par la Tunisie en provenance de la Libye. Et "il ne se passe pas une semaine sans que l'on apprenne qu'un jeune Tunisien est mort en martyr en Syrie" écrit Marianne. 

Une trentaine de Tunisiens seraient poursuivis en vertu de la loi antiterroriste pour recrutement et incitation au djihad. En fait la Tunisie serait la première étape d'un cursus de formation qui se poursuivrait ensuite en Syrie, au Mali ou en Libye, conclut Marianne. 

Lu sur Marianne

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