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Ruines du consulat américain à Benghazi, après l'attaque du 11 septembre. © AFP
Ruines du consulat américain à Benghazi, après l'attaque du 11 septembre. © AFP

Le chaos de l'après-Kadhafi était à prévoir

Et si le film qui a mis le feu aux poudres n’expliquait pas tout?

En ce 11 septembre, Barack Obama aurait pu souhaiter un meilleur anniversaire. Lynché puis tué, le jeune ambassadeur américain en Libye a fait les frais de l'aveuglement islamiste.

On peut, à partir de ce point, tout déplorer: ce navet qui ne lancera pas le cinéma israélien et ce meurtre qui ne relancera pas la paix.

Sauf que, si pour les Etats-Unis, chaque mort est un problème et les 3.025 morts du World Trade Center sont 3.025 problèmes, de l'autre côté du monde, la mort n'a pas la même importance.

La mort n'a pas le même sens partout

Après les milliers de civils tués en Irak, en Palestine, en Libye, au Mali ou même en Algérie, la vie n'est plus la même, seuls comptent l'intention, la forme et l'acte.

Et, peut-être que le film n'a rien à y voir, possible que le meurtre de l'ambassadeur soit lié à l’élimination d'un chef d'al-Qaida en Afghanistan, Abou Yahia El Libi (de Libye).

«On l'avait annoncé, ce chaos de l'après Kadhafi», hurlent les défenseurs de l'avant-printemps des autocrates éternels.

Mais si c'est l'Amérique qui a offert la Libye aux islamistes (qui ont perdu les récentes élections), pourquoi se retourneraient-ils contre elle?

Ce que va faire Washington

L'islamiste est fourbe, répond-t-on. Il mord la main de celui qui le nourrit et coupe le pied de celui qui le porte.

Que vont faire les Etats-Unis? Bombarder la Libye? C'est déjà fait. Nommer un nouvel ambassadeur? Vu d'ici, d'un pays où la mort est cousine proche, les réseaux sociaux ont déjà réagi et mis en ligne une pétition demandant à ce que Bernard-Henri Lévy soit nommé ambassadeur en Libye.

D'autres ont rappelé que le cow-boy américain est intervenu militairement 111 fois à l'étranger (en dehors des guerres mondiales), en tirant sur tout ce qui bouge, et que parfois l'une des balles ricoche.

Mais c'est ce commentaire qui résume bien l'approche: un musulman pense que Dieu le protège. Un islamiste est convaincu que c'est lui qui protège Dieu.

Chawki Amari (El Watan)

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Chawki Amari

Journaliste et écrivain algérien, chroniqueur du quotidien El Watan. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment Nationale 1.

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