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Quand l'Afrique boycottait les Jeux olympiques
Plus qu’un événement sportif mondial, les Jeux olympiques sont avant tout le seul terrain neutre et apolitique sur lequel se rencontrent toutes les nations du monde.
Il n’y a qu’aux Jeux olympiques que l’on voit des sportifs nord et sud-coréens se serrer la main, malgré une frontière fermée entre les deux pays depuis des décennies.
Mais cela n’a pas toujours été le cas, comme le rappelle le site d’information américain The Atlantic:
«En 1976, 28 pays africains ont annoncé, quelques jours, avant la cérémonie d’ouverture qu’ils boycotteraient les Jeux olympiques d’été de Montréal.
Ils ont annoncé refuser de participer aux côtés de la Nouvelle Zélande, dont l’équipe nationale de rugby avait entrepris une tournée dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, et ce malgré un embargo sportif international —informel mais largement respecté— sur le pays.»
La nation Arc-en-ciel était écartée des Jeux olympiques depuis longtemps, plus précisément depuis 1964, année où laquelle les sportifs sud-africains ont été exclus de la compétition.
Le 16 juin 1976, des émeutes avaient éclaté dans le quartier de Soweto, à Johannesburg, déclenchant un mouvement de contestation nationale des populations noires. Bilan: 350 manifestants noirs seront tués à travers le pays.
Un évènement qui a radicalisé la position anti-apartheid adoptée par de nombreux pays africains:
«Les boycotteurs ont trouvé inacceptable qu’un pays ou une organisation sportive internationale puisse légitimer le gouvernement sud-africain de quelque manière que ce soit, telle que l’équipe néo-zélandaise de rugby l’a fait.»
Cette initiative africaine a permis de renforcer le combat anti-apartheid en Afrique du Sud, et surtout de sensibiliser la communauté internationale à une réalité méconnue.
Un exemple qui montre à quel point les Jeux olympiques n’étaient pas exempts des conflits politiques et diplomatiques à l’échelle mondiale.
Depuis cette époque, nul doute que les choses ont changé:
«D’une certaine façon, la politique menée actuellement à Londres est justement de ne pas aborder les problèmes politiques. Cela prouve qu’on peut organiser un événement mondial où chaque nation met ses différents de côté, même si ce n’est que pour quelques semaines.»
Lu sur The Atlantic
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