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Mali: Jusqu'où iront les islamistes?
La lapidation à mort d'un couple accusé d'adultère dans le nord du Mali rappelle que la loi des envahisseurs s'y applique
Un couple taxé d’adultérin a été lapidé à mort à Aguelhok, localité située au septentrion malien contrôlé par Ansar Dine et compagnie. L’incident du dimanche 29 juillet 2012 est la preuve éloquente que les populations du Nord-Mali sont dans les tréfonds de l’enfer.
Les illuminés djihadistes ont achevé de plonger cette partie du pays de Soundiata Kéita dans les ténèbres de la barbarie qu’aucune eschatologie ne peut justifier.
Acte suprême de l’obscurantisme
Au fait, la mort par lapidation qu’ils viennent d’appliquer à ce couple infortuné est, à ce que l’on sache, le supplice suprême qui heurte frontalement les consciences. Ils sont rares ces pays au monde qui se livrent à de telles pratiques indignes des temps modernes.
Ainsi, au-delà de la famille éplorée et de la communauté malienne dans son ensemble, c’est l’humanité tout entière qu’Ansar Dine vient de plonger dans des ténèbres dignes du Moyen-âge.
Que l’on n’aille pas jusqu’à demander à ces fous d’Allah sur quelle base morale, éthique, juridique ou religieuse ils ont lapidé à mort ce couple. A travers cet acte ignoble, Ansar Dine entend terroriser les populations qui hésitent à épouser l’idéologie djihadiste et montrer à la communauté internationale qu’il n’a plus de temps à perdre dans l’exécution de son plan.
Bref, que fait-on maintenant après cet acte suprême de l’obscurantisme? Difficile de donner une réponse à cette interrogation, du moins pour l’instant.
Car, dans cette course aux intérêts, les islamistes sont à l’endurance tandis qu’à Bamako, on n’a pas encore amorcé l’étape de l’échauffement.
Pendant ce temps à Bamako
On en est encore à se demander jusqu’à quand les politiciens de la capitale finiront par taire leurs querelles de chiffonniers pour créer l’union sacrée, ce sésame qui devrait permettre l’amorce d’une solution à la crise.
De toute évidence, cette union sacrée passe par la formation d’un vrai gouvernement d’union nationale. Une tâche à laquelle s’adonne personnellement le président par intérim du Mali.
Mais ce gouvernement qui devait voir le jour le 31 juillet 2012 vient de faire faux bond. Et il n’est pas absolument certain que les dix jours supplémentaires accordés par la Cédéao pour aligner les membres de l’Exécutif malien seraient suffisants.
En tout état de cause, le destin du Mali semble toujours à la peine. Et pendant ce temps Ansar dine s’enracine. Et la lapidation à mort du couple est la preuve irréfutable que ce mouvement terroriste n’est pas né au Mali pour rigoler.
Boulkindi Couldiati (Le Pays)
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