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Macron tacle Trump sur son retrait de Syrie, signe d'une amitié qui chancelle

"Un allié se doit d'être fiable": le coup de griffe du président français Emmanuel Macron à Donald Trump dimanche, critiquant sa décision de retirer les forces américaine de Syrie, marque un nouveau signe de la détérioration de leur relation depuis septembre, après un an de lune de miel.

"Je regrette très profondément la décision prise" par les Etats-Unis de se retirer de Syrie, a dit M. Macron en visite au Tchad, ajoutant qu"'un allié se doit d'être fiable, se coordonner avec ses autres alliés".

"Etre allié, c'est combattre épaule contre épaule", a-t-il ajouté, en précisant que c'était précisément ce que la France faisait avec le Tchad, mais aussi avec les Etats-Unis, dans la lutte contre les groupes jihadistes dans la bande sahélo-saharienne.

Et pour enfoncer le clou, il a affiché un soutien marqué à l'ex-chef du Pentagone, Jim Mattis, qui, pour montrer son désaccord, a démissionné en insistant sur la nécessité pour les Etats-Unis de "traiter les alliés avec respect". 

"Je veux ici rendre hommage au général Mattis et aux propos qui ont accompagné sa décision. Depuis un an, nous avons constaté comment il a été un interlocuteur fiable", a dit le président français lors d'une conférence de presse avec son homologue tchadien Idriss Deby. Il a aussi souligné que ce retrait mettait en danger leurs alliés kurdes.

Le Royaume-Uni et l'Allemagne, également alliés des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique, n'ont pas caché leur inquiétude après l'annonce du retrait américain.

- L'escalade -

Excellentes après l'élection du jeune président français en 2017, où les deux hommes se juraient une amitié sans faille et s'embrassaient publiquement, avec une satisfaction commune d'avoir été élu contre le "système" malgré d'évidentes divergences sur le fond, les relations entre MM. Macron et Trump se sont détériorées au fur et à mesure qu'apparaissaient leurs profonds désaccords. 

Les points de frictions se sont additionnés: climat, Iran, le commerce international et désormais la défense.

Depuis un mois, elles ont pris un tour de plus en plus acrimonieux. Un coup dur pour le Français, déjà isolé en Europe face à la montée des nationalistes et qui pariait sur un axe Paris-Washington.   

A la veille de l'arrivée le 11 novembre de Donald Trump à Paris pour la célébration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, Emmanuel Macron déclare à CNN qu'il souhaite une "armée européenne" pour se protéger contre tous - Etats-Unis compris.

A peine arrivé sur le sol français, Donald Trump répond dans un tweet rageur qu'Emmanuel Macron ferait mieux de "regarder la répartition juste des coûts" de l'OTAN. Lors d'une rencontre à l'Elysée, les deux hommes protestent malgré tout de leur amitié. 

Mais Donald Trump s'agace de l'envolée du Français le 11 novembre contre "le nationalisme", qu'il défend pour son pays.

Et à son retour à Washington, il raille la "très faible cote de popularité" d'Emmanuel Macron qui ne parvient pas à faire baisser le chômage.

Les Français "commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les Etats-Unis n'arrivent", ironise-t-il, dans une allusion très peu diplomatique à l'occupation de la France par l'Allemagne nazie jusqu'à sa libération par les Alliés.

"A chaque grand moment de notre histoire, nous avons été des alliés et entre alliés on se doit le respect", avait demandé le président français.

Mais Donald Trump a surenchéri en intervenant à plusieurs reprises en décembre dans la crise des gilets jaunes, tweetant que les manifestations prouvaient le bien-fondé de son retrait de l'accord de Paris et affirmant que les Français défilaient en criant "nous voulons Trump". !

"L'accord de Paris ne marche pas si bien que ça pour Paris. Manifestations et émeutes partout en France", disait-il le 8 décembre, ajoutant, par tweet : "Peut-être qu'il est temps de mettre fin à l'accord de Paris, ridicule et extrêmement cher, et rendre l'argent aux gens en réduisant les impôts".

Emmanuel Macron avait chargé son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de prier l'Américain Donald Trump de ne pas se mêler de politique intérieure française.

AFP

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