mis à jour le
Ces petites îles que se disputent le Maroc et l'Espagne
Dix ans après le conflit entre le Maroc et l’Espagne relatif à l’îlot Persil —ou île Leïla pour les Marocains—, ce sont les îles Zaffarines qui pourraient faire l’objet de nouvelles tensions. Si le Maroc revendique la propriété de ces trois îlots au large de ces côtes, elles appartiennent à la couronne espagnole depuis 1848.
«Le Maroc a exprimé à l’Espagne son malaise à la suite de l’annonce du ministre de l’Intérieur Jorge Fernandez Diaz de déployer un contingent de la Garde civile sur les îles Zaffarines, à 50 kilomètres de Mellila, à partir du 1er août », signale El Mundo.
La décision a été dévoilée par le ministre en personne lors de sa visite à Mellila, une des deux enclaves espagnoles au Maroc, le 9 juillet dernier.
Jorge Fernandez Diaz y avait achevé un voyage privé dans le Nord du royaume chérifien, largement critiqué par la presse marocaine. En cause, ses excursions dans des lieux emblématiques de la présence coloniale espagnole, rapporte l’agence de presse ibérique EFE.
Entre les deux pays, la tension monte.
Mercredi 11 juillet, le ministre des Affaires étrangères marocain, Saad Eddine El Othmani, a convoqué l’ambassadeur espagnol à Rabat pour lui faire part de son mécontentement. Selon des sources diplomatiques rapportées par El Mundo, le ministre marocain a critiqué la décision «unilatérale» de l’Espagne.
La version espagnole diverge. Selon Jorge Fernandez Diaz, le déploiement de la Garde civile devrait assurer les luttes contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine, notamment en raison de l’arrivée récente de migrants illégaux sur le territoire espagnol.
Le même argument avait été utilisé par le Maroc lorsque le royaume chérifien avait envoyé des troupes sur l’îlot Persil en 2002. Ce déploiement avait alors été considéré par l’Espagne comme une invasion et une atteinte à la souveraineté de son territoire.
Le conflit avait bien failli dégénérer. Il a fallu la médiation des Etats-Unis pour que la situation s'apaise.
Lu sur El Mundo
A lire aussi
Mohammed VI et Juan Carlos, une amitié orageuse
Le Rif, nouvelle vitrine du Maroc