mis à jour le

Viol collectif au Maroc: Khadija maintient ses accusations malgré les pressions

Khadija, une jeune Marocaine de 17 ans qui a accusé plusieurs hommes de son village de viols collectifs, a maintenu ses accusations mercredi devant le juge d'instruction, malgré les insultes et menaces de ses détracteurs, a déclaré son père à l'AFP.

"Ma fille a confirmé toutes les accusations, entièrement et en détail, elle est courageuse malgré sa fragilité psychologique", a dit Mohamed, son père, à l'AFP, après l'audition organisée dans un bureau de la chambre criminelle de la cour d'appel de Beni Mellal (centre).

Douze suspects âgés de 18 à 28 ans, qu'elle a désignés comme ses agresseurs, ont été placés en détention préventive fin août sous différents chefs de poursuite, allant de "traite d'être humain sur mineure", "viol", "torture et usage d'arme causant des blessures et séquelles psychiques", "constitution d'une bande organisée, enlèvement et séquestration" et "non-assistance à personne en danger", selon les informations obtenues par l'AFP de source judiciaire.

Le plus jeune a été entendu mercredi à Beni Mellal, son cas ayant été disjoint des autres puisqu'il est mineur, selon une source proche du dossier.

C'est dans une vidéo diffusée en août et devenue virale sur internet, que cette adolescente issue d'une famille défavorisée avait raconté avoir été kidnappée, séquestrée, violée et martyrisée pendant deux mois par des jeunes de son village.

Ce témoignage filmé où elle montre des tatouages obscènes et des traces de brûlures de cigarettes sur son corps avait suscité autant de compassion que de dénigrement sur les réseaux sociaux marocains, ce qui a poussé à la création d'un groupe actif de protestation contre les violences sur les femmes, uni sous le hashtag #masaktach ("je ne me tais pas").

Plusieurs de ses agresseurs présumés ont reconnu les faits dans leurs dépositions -les viols collectifs, les tatouages forcés, les menaces de mort pour la dissuader de fuir-, selon des sources proches du dossier, mais cela n'a pas suffi à calmer les détracteurs de l'adolescente.

Khadija "ne s'est toujours pas remise de ce qui s'est passé", selon son père.

D'après lui, vivre chez eux dans leur maison d'Oulad Ayad, est "difficile" et la famille "ne sort quasiment plus" depuis que Khadija a dénoncé ses agresseurs: "nous recevons des menaces et des insultes par téléphone, mais je ne lui dis rien. Je lui ai retiré son smartphone pour la tenir éloignée de tout ce qui peut lui rappeler ce qu'elle a subi", a-t-il dit à l'AFP.

AFP

Ses derniers articles: Mali: plusieurs personnalités civiles inculpées et écrouées pour tentative de coup d'Etat (avocats)  Castex rencontre Déby au Tchad avant un réveillon avec les troupes françaises  Castex rencontre Déby au Tchad avant un réveillon avec les troupes françaises 

accusations

AFP

Accusations de racisme dans un lycée: manifestation houleuse au Cap

Accusations de racisme dans un lycée: manifestation houleuse au Cap

AFP

Algérie: jugé en appel, le journaliste Khaled Drareni rejette les accusations

Algérie: jugé en appel, le journaliste Khaled Drareni rejette les accusations

AFP

Armées du Sahel: les accusations d'exactions se multiplient, réunion

Armées du Sahel: les accusations d'exactions se multiplient, réunion

collectif

AFP

Centrafrique: un collectif exige le limogeage de chefs de groupes armés après des tueries

Centrafrique: un collectif exige le limogeage de chefs de groupes armés après des tueries

AFP

Maroc: report du procès du viol collectif d'une adolescente

Maroc: report du procès du viol collectif d'une adolescente

AFP

Début de l'instruction dans l'affaire du viol collectif au Maroc

Début de l'instruction dans l'affaire du viol collectif au Maroc

pressions

AFP

Soudan du Sud: le président Kiir rejette les pressions internationales

Soudan du Sud: le président Kiir rejette les pressions internationales

AFP

Liberia: discussions entre gouvernement et opposition après des pressions de Washington

Liberia: discussions entre gouvernement et opposition après des pressions de Washington

AFP

Face aux pressions internationales, Yaoundé se dit prêt

Face aux pressions internationales, Yaoundé se dit prêt