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Mali - Mariez-vous et vous éviterez les coups de fouet
A Tombouctou, l'application de la charia par Ansar Dine vire au grand guignolesque. Désormais, les Maliens peuvent décider de se marier ni par amour, ni même par intérêt financier mais bien par peur des coups de fouet.
Hamaradane 23 ans est cuisinier. Mardi 19 juin, il se rend tranquillement au domicile de sa fiancée Zebou.
Le problème c’est que Zebou et Hamaradane ne sont pas mariés et qu’ils ont eu un enfant, un «crime» adultère aux yeux des islamistes armés qui dirigent Tombouctou.
Devant la maison de sa belle, le jeune homme est arrêté rapporte RFI. Il a été dénoncé pour adultère. Après 48 heures passées au siège de la police islamique, un cadi (juge traditionnel) les condamne tous deux à cent coups de fouet.
Le lendemain, une foule de passants ont pu assister, médusés, au châtiment qui a eu lieu sur la place de Sankoré à Tombouctou. La radio Bouctou a même diffusé le lieu et l’heure du spectacle.
Ansar Dine estime que le couple puni servira d’exemple et les islamistes ont réaffirmé leur volonté d’imposer la charia que les Maliens soient d'accord ou non.
«Pour nous la charia doit être appliquée, que la population l’accepte ou pas, on va l’appliquer. On ne demande pas l’avis de qui que ce soit. Nous ne sommes vraiment pas démocrates», rappelle Sanda ould Boumama, représentant du mouvement islamiste à Tombouctou, à RFI
Reste que l'histoire des amants fouettés se transforme en «success story». Le soir même, Ansar Dine a l'heureux privilège d'annoncer le mariage d’Hamaradane et Zebou.
Le couple a sans doute estimé qu’après un total de 200 coups de fouet, un mariage n’était pas cher payé pour vivre paisiblement à l'avenir.
Et qui a célébré cette union? Le cadi qui les a condamnés, bien sûr. La boucle est bouclée et Hollywood pourrait à s’emparer de cette «happy ending» à la sauce Ansar Dine.
Lu sur RFI
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