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L'économie béninoise inquiète l'Union européenne

 C’est un secret de polichinelle que le Bénin est sur une pente raide sur le plan économique. Les Béninois le vivent au quotidien avec la vie chère. Et les fonctionnaires craignent même pour les fins de mois à venir.

Le conflit entre le gouvernement et l’homme d’affaires Patrice Talon sur la gestion du Programme de vérification des importations (PVI) au port de Cotonou n’est pas non plus pour arranger les choses. Une situation qui inquiète fortement les ambassadeurs de l’Union européenne (UE) accrédités au Bénin.

Le quotidien Le Matinal évoque la rencontre entre ces derniers et le président Boni Yayi à ce sujet:

«Le gouvernement au Bénin ne satisfait pas la délégation de l’Union européenne (UE). Au cours d’une séance de travail avec le chef de l’Etat ce vendredi (15 juin, Nldr), les diplomates français, allemand, belge, danois et hollandais accrédités au Bénin (…) ont fait part de leur inquiétude sur la gestion des affaires PVI et coton et le respect des acquis démocratiques.»

Le gouvernement qui peine visiblement à faire face aux difficultés économiques qui sont celles du pays actuellement a, en effet, une plus grande propension à faire usage de méthodes d’exception dans une démocratie normale.

Résultat: le jeu sociopolitique a tendance à se crisper de plus en plus, et cette tournure n’est pas sans inquiéter les partenaires au développement européens du Bénin.

C’est aussi ce que fait savoir le quotidien La Nouvelle Tribune:

«Quelles que soient les menaces qui pèsent sur l’économie nationale et le respect de l’Etat de droit, Boni Yayi ne peut que rassurer les partenaires européens. Le Bénin est malade économiquement. Et avec le dossier PVI et la crise dans le coton, le pays pourrait ne pas atteindre les 4% de croissance économique que le gouvernement s’est fixé comme objectif. Pis, les agissements du gouvernement donnent aujourd’hui au Bénin l’image d’un pays où il n’y a pas de sécurité juridique et où les droits de l’homme sont en berne.»

De toute évidence, le gouvernement est empêtré sur tous les fronts, avec ce qu’il est convenu d’appeler les «affaires Talon» sur le plan économique. La Liste électorale permanente informatisée (Lépi), sur le plan politique.

Les affrontements permanents avec les syndicats sur le plan social. Dans ce contexte, il semble ne même plus savoir où donner de la tête, ce qui a de quoi inquiéter plus d’un.

Lu sur Le Matinal, La Nouvelle Tribune

 

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