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Malawi - Le pari gagnant de la présidente Joyce Banda
On n'a pas fini d'entendre parler de cette femme là! Arrivée au pouvoir... par hasard, après le décès de son prédécesseur Bingu Wa Mutharika, qui pouvait s'attendre à ce qu'en quelques mois seulement, Joyce Banda lance un vaste mouvement de réformes et de transformations, en profondeur, de la société malawite.
Et ses efforts ont fini par payer, puisque le 7 juin, le Fonds monétaire international (FMI) a fait savoir que près de 160 millions de dollars (près de 130 millions d'euros) seront débloqués pour soutenir l'économie malawite, ont rapporté la BBC et l'AFP.
Elle l'avait clamé haut et fort, l'objectif de sa présidence par intérim, entamée le 7 avril 2012, était de faire revenir les bailleurs de fonds internationaux, que le très peu regretté Bingu Wa Mutharika avait fait fuir à grands renforts de dépenses babylonesques.
Depuis sa prise de fonction, Joyce Banda s'est donc attachée à se démarquer de son prédécesseur autant que possible.
Marquée par son mariage forcé à l'âge de 22 ans, elle lance fin avril son combat pour la cause des femmes, dans une société qu'elle qualifie pourtant elle-même de fermée.
Quelques jours plus tard, elle se dresse contre le président soudanais Omar El-Béchir. Sous la menace d'un mandat d'arrêt international de la CPI pour crimes contre l'humanité au Darfour, elle ne veut pas de lui au prochain sommet de l'Union africaine, qui aura lieu à Lilongwe, la capitale du pays, en juillet prochain. Son prédécesseur, lui, n'avait pas de scrupules à défendre El-Béchir.
Mais ce n'est pas tout. Après les femmes, c'est aux homosexuels qu'elle veut redonner de la liberté, en annonçant vouloir lever l'interdiction de l'homosexualité. En plus de se démarquer de Bingu Wa Mutharika, elle prend une longueur d'avance sur tout le continent africain, où l'homosexualité reste un tabou.
Enfin, pour définitivement marquer la rupture, elle décide de rétablir le drapeau issu de l'indépendance (1964) du Malawi, que Mutharika avait changé en 2010, sans raison.
Toutes ces mesures sont certes symboliques, mais témoignent de sa volonté, dans un pays où les libertés individuelles avaient progressivement été réduites à peau de chagrin, de redorer un blason entaché auprès des bailleurs internationaux.
Joyce Banda ne s'en est jamais cachée: pour permettre de relancer le développement d'un pays qui compte parmis les plus pauvres du monde, il faut faire des efforts. Et ça paye.
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