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Maroc - Cyber-attaques à répétition contre des sites progressistes
Le site marocain Culturelibre.ma, opposé aux politiques conservatrices mises en place par le gouvernement de Abdelilah Benkirane au Maroc, a été piraté.
Ses promoteurs, membres de la société civile défendant la laïcité, s’étaient constitués en collectif pour faire exister l’idée d’une culture libre et alternative dans un environnement ultra-conservateur.
«Désormais, c’est un manifeste rédigé par les membres et les fondateurs de la plateforme Culture libre qui apparaît en attendant le retour à la normale du site Internet» indique Afrik.com. Ceux-ci revendiquent leur droit à la liberté d’expression et invitent les internautes à signer le manifeste.
Il y a quelques jours, une jeune actrice qui milite au sein du Collectif Culture Libre avait décidé de réagir à la pression des ministres islamistes en posant pour une séance photo, allongée à même le sol, sur un tas d’ordures dans une décharge publique à Casablanca.
Cette cyberguerre n’est pas seulement l’apanage de groupes islamistes actifs sur la Toile, elle est aussi menée ouvertement par les services de renseignement du royaume qui scrutent les réseaux sociaux pour chasser les antimonarchistes. On l’a vu avec l’affaire du jeune Walid Bahomane ou encore celle plus ubuesque d’un soldat facétieux qui a pastiché la photo de son supérieur en grade avec le corps de la chanteuse Shakira.
Lundi 4 juin, le site du webzine Qandisha, promoteur de CultureLibre.ma, avait été lui aussi piraté et bloqué. On pouvait voir sur sa page d’accueil les emblèmes royaux et la devise nationale «Dieu, la patrie, le roi».
«Qandisha est un nouveau cyber-magazine à caractère généraliste. Comme l’a expliqué la journaliste Fedwa Misk, sa fondatrice, la situation actuelle du pays a obligé le journal à se concentrer sur les problèmes concernant les femmes marocaines, et tout particulièrement les viols, le mariage forcée des jeunes filles et l’avortement» rapporte Afriquinfos.
Le site avait fait campagne contre les tergiversations du gouvernement dans l’affaire Amina Filali, une jeune femme qui s’était suicidée suite à son mariage forcé avec son violeur. L’affaire avait suscité un tollé dans les milieux progressistes au Maroc.
Lu sur Afrik.com, Afriquinfos
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