mis à jour le
Soudan - Le procureur de la CPI aura-t-il le scalp d'Omar El-Béchir?
Il est sur le départ, mais il y en a encore dont il veut le «scalp», écrit le quotidien burkinabè Le Pays.
Depuis neuf ans, Luis Moreno-Ocampo, procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) traque sans relache, avec acharnement parfois, les criminels de ce monde. Il peut inscrire à son palmarès la condamnation, le 14 mars dernier, du Congolais Thomas Lubanga, jugé coupable de crimes de guerre.
Il a aussi fait en sorte que l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo soit inculpé pour crimes contre l'humanité, après les élections sanglantes de 2010.
Mais il en manque un, avant que l'Argentin, procureur général de la CPI depuis 2003, et jusqu'au 18 juin (au plus tard), puisse partir serein.
«Moreno aura-t-il Béchir comme dernier trophée de guerre?», s'interroge ainsi Fasozine, dans un article du 7 juin.
Il semble en tout cas vouloir jeter ses dernières forces dans la bataille, pour attrapper le président soudanais Omar El-Béchir, sous mandat d'arrêt international depuis 2009 -le premier mandat d'arrêt contre un président en exercice.
Lors d'une conférence de presse le 6 juin, au siège des Nations unies, à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée au Soudan, il a déclaré:
«J’ai proposé au Conseil de sécurité d’avancer de nouvelles idées, dont celles prévoyant des opérations spéciales, en vue d’arrêter le président soudanais (…) Il faut trouver un moyen de faire cesser les crimes au Darfour», rapporte le site d'information Afriscoop.
Et parmi ces «nouvelles idées», il y a celle de couper les aides économiques de l'ONU aux pays qui accepteraient de recevoir le président El-Béchir sur leur sol.
Or, selon Le Pays, le procureur de la CPI risque de «se tromper de combat» à vouloir s'acharner ainsi à mettre la main sur celui qui ne rate pas une occasion de se pavaner aux côtés d'un autre chef d'État.
«Il aurait fallu, dans le cas d'espèce, proposer des sanctions ciblées en gelant les avoirs ou en interdisant de voyage tout chef d'État qui acueillerait désormais sur son sol un indésirable comme Omar El-Béchir sur qui plane une épée de Damoclès depuis cinq ans. Cela pourrait, sans doute, avoir l'effet recherché par le procureur, et ne pas impacter négativement la vie des populations, du reste, longtemps meurtries et désabusées.»
Lu sur Le Pays, Afriscoop et Fasozine
À lire aussi
Malawi - la présidente Joyce Banda se dresse contre Omar El-Béchir
Omar El-Béchir veut conquérir le Soudan du sud
Le président soudanais en Libye, une visite qui dérange
La CPI, une justice à deux vitesses
La CPI au service d'une dictature naissante ?