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Guinée Bissau - L'enfer quotidien des «prisons modèles» de l'ONU
«Ni lumière, ni eau dans les cellules oubliées de l’ONU», titre La Stampa.
Le quotidien italien raconte les conditions de vie inhumaines des détenus dans les prisons de Guinée-Bissau pourtant construites par les Nations unies.
Ce petit pays d’Afrique de l’ouest est parmi les plus pauvres du continent, il est aussi l’un des premiers ports de transit pour la cocaïne en provenance d’Amérique latine et en partance pour l’Europe, ce qui explique son taux élevé de criminalité.
Afin d’aider la Guinée-Bissau à se doter d’un système judicaire efficace et lutter contre les trafics, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc) a pris en charge la réforme du système carcéral et inauguré en grande pompe en juin 2011 à l’intérieur du pays, deux prisons, Bafata et Mansoa, dont il a financé la réhabilitation à hauteur de 900.000 dollars.
Or, «jamais aucun des représentants de l’Organisation n’y a mis les pieds depuis», déplore le quotidien.
Faites pour accueillir essentiellement des trafiquants de drogue, ces prisons qui devaient être des modèles sont devenues un enfer pour les prisonniers.
La situation a encore empiré depuis le coup d’Etat qui a eu lieu le 12 avril dernier.
«Les procès sont bloqués, les rations de nourriture inexistantes et les conditions d’hygiène effroyables», note encore le journal.
«La justice est paralysée et les militaires continuent d’entasser les prisonniers dans des cellules où l’air est toujours plus suffocant».
L’approvisionnement en eau de la prison de Mansoa située à 80 kilomètres de Bissau, se fait par camion une fois par semaine, mais la quantité d’eau transportée est si ridicule, que la prison est à court au bout de deux jours.
De même, il n’y a aucun médecin ni infirmier et les soins médicaux sont inexistants.
Quant aux droits des prisonniers, ils sont totalement bafoués, y compris le droit de se défendre. Ils sont abandonnés à eux-mêmes et ne rencontrent jamais aucun avocat.
«Dans les prisons de Guinée-Bissau, l’enfer ne semble avoir jamais de fin», conclut le quotidien.
Lu sur La Stampa
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