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Israël - Incendie criminel à Jérusalem contre des Africains
Nouvelle attaque contre des migrants africains en Israël.
Après les émeutes racistes de Tel-Aviv, fin mai, c'est un immeuble du centre de Jérusalem qui a été incendié dans la nuit du 3 au 4 juin, rapporte le quotidien Guardian. Sur le mur du bâtiment, cette inscription en hébreu: «Dégagez du quartier».
Les 18 résidents de ce bâtiment, situé dans un quartier pauvre proche du marché Mahane Yehuda, sont tous d’origine africaine, a souligné le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
«Il est évident que les gens habitant ici étaient la cible».
Quatre d’entre eux ont été hospitalisés pour des brûlures et à cause de l'inhalation de la fumée. Leurs jours ne sont pas en danger.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a condamné ces violences, tout en assurant que la clôture de 250 kilomètres qu'Israël est en train de construire le long de sa frontière avec l'Egypte serait achevée dans les meilleurs délais et que les clandestins seraient bientôt renvoyés dans leurs pays d'origine.
Au mois de mai, 2.031 migrants africains sont entrés clandestinement en Israël par sa frontière sud avec l’Egypte. Ils sont 8.634 depuis le début de l’année. Au total,62.000 personnes sont entrés illégalement sur le territoire depuis 2006, selon le ministère de l'Immigration et de la Population. L'immense majorité est originaire de l'Erythrée et du Soudan.
Cet afflux préoccupe de plus en plus les autorités de l’Etat hébreu, qui n'hésitent pas à multiplier les amalgames et à stigmatiser les étrangers —régulièrement présentés comme des délinquants en puissance. Dimanche 20 mai, le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait déjà regretté la présence des migrants africains sur le territoire en déclarant:
«Le phénomène de l'infiltration illégale à partir de l'Afrique est extrêmement grave et menace les fondements de la société israélienne, la sécurité nationale et l'identité nationale».
Trois jours plus tard, répondant aux appels enflammés de certains responsables du Likoud —le parti du Premier ministre— une manifestation d'un millier d'Israéliens dégénérait en violences racistes à Tel-Aviv. Saccage et pillage des magasins tenus par des Africains et jets de pierres en direction de voitures transportant des étrangers. Une douzaine de migrants ont été blessés alors qu’ils passaient dans la rue.
Le quotidien israélien Haaretz notait alors que la foule s’échauffait aux cris de «nous voulons l’expulsion des Soudanais» ou encore «Infiltrés, sortez de nos maisons».
Et les autorités veulent leur donner satisfaction.
Dimanche 3 juin, une directive est précisément entrée en vigueur et prévoit jusqu'à trois ans d’emprisonnement pour les immigrés clandestins, rappelle l'agence Reuters.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a par ailleurs demandé au gouvernement d’accélérer le processus d’expulsion des migrants qui peuvent être reconduits dans leur pays d’origine —ceux qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israel: le Soudan du Sud, le Ghana, la Côté d'Ivoire et l'Ethiopie.
En revanche, les Soudanais et Erythréens qui constituent l’essentiel de la population des demandeurs d’asile en Israël ne sont pas expulsables, au regard de la situation dans leur pays d’origine.
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