mis à jour le
Algérie - Ces gangs de jeunes qui terrorisent les cités
«Nous vivons un climat d’insécurité total».
Ces mots sortent de la bouche d’Hamza, Algérois de souche et habitant d’une cité, interrogé par le quotidien algérien Liberté.
Ghetto, insécurité, violence, guerre des gangs aucun mot n’est assez fort pour qualifier le climat qui règne dans les nouvelles cités de la banlieue d’Alger.
Les vols, les agressions, les menaces ou encore les dégradations de véhicules y sont monnaie courante.
Ces cités sont appelés les 1.600, les 1.300 ou les 1.800 d’après le nombre de logements qu’elles contiennent.
Depuis plusieurs mois, de jeunes voyous, les «Aâraya» y ont pris le pouvoir, imposant leurs lois et leurs vues avec violence aux habitant qui ne se sentent plus chez eux.
Ces jeunes se regroupent pour former de véritables gangs et refusent que des étrangers s’introduisent derrière les murs de «leurs cités».
La plupart d’entres eux sont encore mineurs: la Gendarmerie nationale estime qu’ils sont environ 220 par mois à être incriminés pour crimes et délits.
Par an, ils seraient entre 3.000 et 3.500 à être enrôlés dans ce genre de gangs.
Derrière ces affrontements, se trouvent les traditionnels trafics de drogues et d’armes.
Face à ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, l’Etat algérien et les forces de sécurité peinent à réagir.
«Ils n’ont peur ni de l’État ni de la justice, encore moins des policiers et des gendarmes. Ces derniers, souvent sollicités à intervenir dans ces quartiers chauds, se limitent à raisonner les victimes par le seul rituel: “Venez déposer une plainte contre X.” Par peur d’un embrasement, donc d’émeutes, les services de sécurité jouent l’apaisement», note le quotidien Liberté.
Des plaintes qui n’aboutissent que très rarement car les victimes craignent les représailles si la justice est appliquée.
Le 25 mai, les forces de sécurité de la Gendarmerie Nationale ont décidé d’attaquer le «problème» de manière plus directe, rapporte le temps d’Algérie.
Deux opérations «coup de poings» ont été lancées dans la ville de Douéra au sud-ouest d’Alger et à Birtouta au sud de la capitale. Les gendarmes ont encerclé les deux cités.
Ce qui était une opération «commando» pour arrêter les membres de gangs s’est vite transformée en affrontements armés avec jet de cocktails Molotov.
Au final, plusieurs membres présumés de gangs ont été arrêtés et des dizaines d’armes blanches ont été saisies.
Les forces de l’ordre semblent décidées à multiplier les opérations de ce type, en utilisant même de nouvelles méthodes, plus modernes.
Liberté d’Algérie a pu interviewer le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud, responsable de la cellule de communication du commandement de la Gendarmerie nationale
«Il a été décidé que ces arrestations seront retransmises sur les écrans de télévision afin que les victimes puissent identifier leurs bourreaux, d’une part, et que les personnes arrêtées soient connues dans leurs cités respectives».
Lu sur Liberté
A lire aussi
Algérie: pourquoi les jeunes ne votent pas?
Ces jeunes Algériens qui défient le vieux président
Quand Khadafi faisait tomber la racaille de Chicago