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Côte d'Ivoire - Et Dieu créa la «Vénus Africaine» (VIDEO)
A la Biennale internationale des Arts naïfs d'Abidjan (Biana), parmi les œuvres d’artistes sénégalais, ghanéens ou encore nigérians, figurent les peintures d'Augustin Kassi, un leader de l’art contemporain en Côte d’Ivoire.
Elles sont tout de suite reconnaissables à leur style célébrant les formes amples de femmes africaines.
A l’ouverture de l’exposition qui se tient jusqu’au 20 mai, l'artiste peintre qui a ses fans partout dans le monde a justifié sa démarche:
«Je voulais prendre la défense de ces femmes dont on disait à l’époque qu’elles n’étaient pas belles», rapporte la BBC.
Kassi dit avoir reçu l’inspiration après avoir assisté à une scène dans un «Gbaka», ces minibus de transport en commun qui font le charme de la capitale économique ivoirienne.
A une femme dodue qui s’apprêtait à prendre place, le chauffeur demanda de régler le prix de deux sièges. Il s’ensuivit une dispute qui interpella toute l’assistance. Kassi, lui, avait trouvé en la Vénus urbaine sa muse.
Dans le portfolio visible sur le site de la BBC, on peut avoir un aperçu de ses diverses peintures aux courbes artistiquement exagérées.
Usant de couleurs toujours chatoyantes, elles représentent des femmes qui assument bien leurs rondeurs dans des postures de la vie quotidienne.
Leur regard, tel celui de la Joconde, se pose parfois sur le contemplateur comme pour attirer l’attention sur une beauté parfois ignorée.
Axelle Osombo, une des spectatrices de l’exposition commente:
«Je trouve que c’est original parce que d’habitude on a droit des peintures de paysages ou de femmes filiforme. Alors que là, les femmes fortes sont valorisées. J’apprécie vraiment, d’autant plus que je suis moi-même ronde et jolie.»
Awa Touré, une autre amatrice du coup de pinceau d’Augustin Kassi est conquise:
«Elles sont belles et représentent la vraie femme africaine! Vous savez, en Afrique, quand vous donnez naissance à un ou deux enfants vous prenez des nouvelles formes et c’est ce que le peintre illustre dans son œuvre.»
L’artiste fait remarquer que la culture Akan groupe ethnique commun à la Côte d’Ivoire et au Ghana valorise les femmes bien en chair. C’est là la preuve que leur époux les entretiennent convenablement.
C’est cette conception du canon de la beauté qu’il veut mettre en exergue sans trop en faire non plus. A toutes les femmes qui se reconnaissent dans ces peintures il lance:
«Non, vous êtes belles —c'est ainsi que Dieu vous a créées. Prenez soin de ce vous mangez, faites un peu de sport et sachez nous vous aimons. Je les aime.»
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