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Le ministre de l'Intérieur Ould Kablia annonce les résultats des législatives, 11 mai 2012, Alger. REUTERS/Zohra Bensemra
Le ministre de l'Intérieur Ould Kablia annonce les résultats des législatives, 11 mai 2012, Alger. REUTERS/Zohra Bensemra

Algérie: l'étrangeté d'un scrutin parfait

Participation raisonnable et victoire du parti du pouvoir. Les résultats officiels des élections législatives du 10 mai en Algérie paraissent presque trop beaux pour le régime pour être vrais.

Difficile, au vu des images des bureaux de vote diffusées pendant toute la journée d'hier par la télévision nationale, de croire que près d'un Algérien sur deux aurait voté.

Il est encore plus difficile de réaliser qu'à Alger, où la désaffection était flagrante, un Algérois sur trois aurait voté.

Mais ce sont les résultats officiels, et s'il y a eu bourrage, c'est probablement en amont, dans ce fichier électoral crypté, aux mains des grands mages de la Nation.

Ou en aval, dans les opérations de dépouillement, pas très transparentes non plus.

Ou il n'y a pas eu de fraude du tout, ni raz-de-marée islamiste ni encore rupture ou désintérêt, et tous les mouvements de contestation de l'année étaient des mises en scène: en réalité tout le monde adore Bouteflika, Belkhadem et Ouyahia.

Des résultats dessinés par ordinateur

Les politologues et sociologues s'étonneront juste du score FLN, décrédibilisé par un bilan peu reluisant, mis en coupe par des hommes du sérail décriés, miné par des dissensions internes, coupé en deux par les redresseurs et en quatre par les redresseurs de redresseurs.

On s'étonnera surtout de cette élection parfaite pour le régime, comme si elle avait été dessinée par ordinateur pour lui ; un taux raisonnable de participation, qui ne prête pas à scandale comme les derniers taux trop soviétiques, le FLN en tête, suivi du RND et de l'Alliance islamiste.

En gros, comme avant, comme si rien n'avait changé depuis 15 ans et qu'aucun électeur n'avait lui-même changé.

Mais bref, l'élection est passée et en attendant un hypothétique futur, la matrice peut continuer à fonctionner.

De quoi sera fait demain? De restes d'aujourd'hui, même si personne ne le sait vraiment.

Mais pour ce vieil homme de 85 ans, qui s'est suicidé le 10 mai à Ngaous dans la wilaya de Batna, il n'y en n'a plus. Il s'est pendu le jour du vote. Ce dernier suicide en date n'a probablement aucun rapport avec l'élection. Ou alors si.

Chawki Amari

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Chawki Amari

Journaliste et écrivain algérien, chroniqueur du quotidien El Watan. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment Nationale 1.

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