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Algérie - Les législatives menacées par un complot de la patate

Le 10 mai, les Algériens sont appelés à voter pour leurs députés. soit quatre jours après le second tour de l’élection présidentielle française,

Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle française du 22 avril, de nombreux éditorialistes algériens s’inquiètent face à une campagne électorale qui ne passionne pas les foules. De l’autre côté de la Méditerranée, on craint un taux d’abstention, équivalent au taux de participation en France, soit environ 80%.

«Côté cour, un pouvoir et des partis qui battent la campagne avec une sorte d’énergie du désespoir. Côté jardin, des électeurs désintéressés, déconnectés, désabusées», note le site Dernières Nouvelles d’Algérie.

«Panneaux électoraux vides, saccagés ou détournés de leur vocation, publics clairsemés lors des meetings, conférence annulées, le désintérêt des Algériens pour ces élections législatives est proportionnellement inverse à l’entrain et à l’énergie mis par les autorités et par les partis politiques à faire de ce scrutin un grand rendez-vous électoral», ajoute le site algérien.

Preuve de ce désintérêt, les panneaux électoraux vides ou saccagés. L’indifférence de la population et des autorités ne se cachent pas.

Les semaines qui avaient suivi l’annonce des élections ont pourtant été l’occasion d’un volontarisme soudain et remarqué de la part de la présidence. Les appels à voter sont presque quotidien. La réception d’urnes transparentes avait été perçue comme un gage de transparence. Des symboles souvent vides, mais qui ont le mérite d’inscrire ces élections législatives dans l’agenda politique algérien.

Mais sur le terrain, les partis ne se mobilisent pas, ou peu.

«Le Front de libération national (FLN), majoritaire dans l'Assemblée sortante, a même dû annuler un rassemblement à Relizane (300 km à l'ouest d'Alger), faute de public», rapporte DNA.

A la résignation, s’ajoute la flambée des prix de fruits et légumes qui préoccupe grand nombre d’Algériens.

La pomme de terre, par exemple, a quasiment quadruplé passant à 120 dinars (1,2 euro) le kilo alors que le salaire minimum garanti est de 18.000 dinars (180 euros), écrit le site Dernières Nouvelles d’Algérie.

Si bien que certains parlent de complot de la pomme de terre. Les défenseurs du boycott ont trouvé dans la flambée des prix de la pomme de terre (…) un argument de campagne sur les réseaux sociaux, précise le site Maghreb Emergent.

La théorie du complot laisse le président du Conseil national des Enseignements supérieurs (Cnes) sceptique au regard de «l’absence de l’Etat stratège, de l’Etat puissance et de l’Etat régulateur» en Algérie.

Lu sur Maghreb Emergent, Dernières nouvelles d'Algérie

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