mis à jour le
Mali - Qui connaît Dioncounda Traoré, le président «par défaut»?
Candidat pour la première fois à la présidence du Mali et… président tout à la fois. Ce n’était sans doute pas calculé pour Dioncounda Traoré, désigné chef de l’Etat par intérim au terme d’un accord-cadre signé le 6 avril 2012 entre la junte et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Conclu au travers d’une médiation du Burkina Faso, cet accord de cinq pages prévoit un président intérimaire en la personne du président de l’Assemblée nationale, un Premier ministre et un gouvernement de transition ainsi qu’une future loi d’amnistie pour les putschistes, indique le quotidien burkinabè Sidwaya.
Ce retour à l’ordre constitutionnel auquel la junte du capitaine Amadou Sanogo a dû se soumettre, était la condition sine qua non pour la levée des sanctions de la Cédéao (embargo) et de l’Union Africaine.
Cacique de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), la plus grande formation politique en termes d’élus nationaux et locaux selon l’agence de presse chinoise Xinhua, Dioncounda Traoré en a gravi tous les échelons avant d’être perçu comme le candidat naturel.
De ce fait Traoré était considéré comme un favori, à la succession d’Amadou Toumani Touré (ATT), président du Mali déchu qui a remis sa démission le 8 avril afin que la transition puisse s’effectuer.
Au perchoir depuis septembre 2007, Dioncounda est né le 23 février 1942 à… Kati, ville garnison des hauteurs de Bamako d’où est partie le putsch du 22 mars 2012, rappelle encore Xinhua.
Avec Alpha Oumar Konaré (AOK), il milite pour l’Adema dans la clandestinité sous le régime dictatorial de Moussa Traoré déchu par le coup d’Etat… d’ATT en 1991. Pendant ces années de plomb, cet engagement politique lui avait valu l’emprisonnement et la torture, révèle Jeune Afrique.
Professeur d’université titulaire d’un doctorat de mathématiques, Dioncounda Traoré connaît une longue carrière ministérielle à la suite de la victoire d’AOK aux élections présidentielles de 1992.
Portefeuilles successifs de la Fonction publique, du Travail, de la Défense nationale avant de culminer aux Affaires étrangères, Dioncounda a le rang de ministre d’Etat jusqu’en 1997 où il se fait élire député.
Durant la législature de 5 ans, il dirige le groupe parlementaire de l’Adema avant de prendre en 2000 la tête du parti, vacante à la suite de la démission de son président Ibrahim Boubacar Keita contrarié de ne pas avoir été choisi comme candidat à la succession d’Alpha Oumar Konaré.
Battu au scrutin légilastif de 2002, Traoré fait son retour à l’Hémicycle aux élections de 2007. Elu président de l’Assemblée, il est désigné à l’unanimité candidat de son parti en novembre 2011.
De l’épisode qui s’est déroulé en 2000, Jeune Afrique note que Dioncouda a gardé le surnom de «président par défaut», réputation achevée par sa récente nomination de président de la République intérimaire.
Lu sur Xinhua, Jeune Afrique, Sidwaya
A lire aussi
Mali - La junte s'engage à quitter le pouvoir
Mali - Amadou Hawa Sanogo, le mystérieux capitaine des putschistes (VIDEO)
Mali - La Cédéao va-t-elle intervenir militairement?