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Mali - La prise de Tombouctou, une victoire des djihadistes (CARTE INTERACTIVE)

Le drapeau noir des djihadistes flotte le 3 avril sur Tombouctou, ville mythique du nord malien et haut-lieu du tourisme.

«Tombouctou a passé sa première nuit sous la charia (loi islamique), tout
est calme dans la ville»,
raconte à l'AFP un fonctionnaire, Saliou Thiam,
interrogé au téléphone depuis Bamako, la capitale malienne.

Le groupe armé islamiste Ansar Dine et des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb
(Aqmi) ont pris le contrôle de la ville historique aux portes du
Sahara le 2 avril.La veille, la prise de la ville avait donné lieu à des
scènes de pillages. «Le Trésor public, les banques, les services de
l’Etat, n’ont pas échappé à la furie de certains miliciens et de
quelques civils»
, raconte le correspondant d'RFI.

Le lendemain, contre toute attente, les hommes d'Ansar Dine, dirigé par leur
chef, le Touareg Iyad Ag Ghaly, expulsent le Mouvement national de libération
de l'Azawad (MNLA) des rues de la ville pour y imposer l'ordre islamique.

«Ils sont venus avec cinquante véhicules. Ils ont pris la ville, chassé
les gens du MNLA et brûlé leur drapeau, pour mettre à la place le leur sur le
camp militaire de la ville»,
explique Moussa Haïdara, un caméraman, qui a
filmé l'entrée du convoi dans l'agglomération.

L'un des chefs d'Aqmi, l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui était parti en Libye
depuis plusieurs semaines serait revenu dans le nord du Mali. Une information qui conforte l'idée d'une avancée des djihadistes d'Aqmi au Mali.

Les forces djihadistes seraient-elles en passe de profiter elles-aussi du
putsch des militaires qui a eu lieu le 22 mars dernier?Les rebelles touaregs du MNLA seraient donc dépassés par des combattants djihadistes, dont certains sont également touareg.

   Pour certains observateurs maliens, la bataille de Tombouctou risque de
réactiver une autre ligne de fracture entre communautés arabe et touareg,
rapporte RFI. «Certains élus locaux redoutent les passerelles entre Ansar Dine
et Aqmi au profit d'un islam radical, étranger à la culture malienne»,
ajoute
RFI.

Mais l’avancée des rebelles ne s’arrête pas là. Après Kidal, Gao et
Tombouctou, les rebelles semblent vouloir continuer leur offensive. Hama Ag
Mahmoud, le chef des rebelles touareg du MNLA avait pourtant déclaré qu’ils
n’avanceraient pas au-delà de la zone revendiquée par les Touaregs: l’Azawad.
Dans une déclaration télévisée, le leader des rebelles déclare que les rebelles n’ont
pas intérêt à apparaître comme des va-t-en guerre.Lu sur AFP, Al-Jazeera, RFIA lire aussiAprès l'indépendance des Touareg, celle des KabylesLe Sahel doit-il regretter la chute de Mouammar Kadhafi?Pourquoi l'armée ne parvient pas à combattre les TouaregsAqmi: Pourquoi l'Algérie reste incontournableLe régime de Bamako pouvait-il encore tenir?
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