SlateAfrique

mis à jour le

Mali - L'anniversaire controversé du putsch d'ATT de 1991

Il y a exactement 21 ans, le colonel Amadou Toumani Touré renversait par un coup d'Etat militaire le dictateur Moussa Traoré. Le 26 mars 1991 est resté une date clé pour le Mali, marquant l'avènement du multipartisme après l'adoption d'une nouvelle Constitution, rapporte RFI.

Si l'évènement était jusque-là commémoré chaque année, aujourd'hui cet anniversaire est assez controversé après le putsch militaire du 22 mars renversant le président Amadou Toumani Touré.

Pour cette commémoration, deux meetings sont organisés à Bamako. L'un à la Bourse du travail par le  front anti-putsch, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république (FUDR). L’autre au Stade du 26 mars à l'initiative du MP22, le Mouvement populaire du 22 mars qui soutient la junte, précise RFI.

Une commémoration qui se fera en l’absence du président déchu Amadou Toumani Touré. Toujours pas réapparu en public, il serait en lieu sûr et se porterait bien assurent les putschistes.

Souhaitant le départ de la junte, le FUDR s'est réuni le 25 mars pour mettre en place un bureau de 25 membres issus des partis politiques et de la société civile. L’objectif: adopter un plan d'action à soumettre à la junte.

Dans un entretien à la BBC diffusé le 24 mars, le chef de la junte, Amadou Hawa Sanogo, a indiqué que le pays était sous contrôle et, n’ayant pas l'intention de rester au pouvoir, qu’il se retirerait quand il serait certain que l'armée est en mesure de sécuriser le pays.

«Les forces de sécurité, l'armée de l'air, tout le monde, chaque membre de la société civile peut confirmer que maintenant je contrôle totalement le pays», a-t-il déclaré.

Les considérant comme ses «frères», Sanogo a invité les rebelles Touaregs à des discussions sans délai.

«Je veux que tous viennent à la même table immédiatement après cette entretien. Ma porte leur est ouverte», a-t-il annoncé. «Nous allons discuter et  travailler sur la mise en place d’un processus de paix.»

Il a promis d’organiser des élections une fois que le pays serait sécurisé.

«La vie quotidienne reprend son cours: le marché est rouvert, les transports fonctionnent à nouveau, et je crois que je me rapproche de ce que je promis à mon peuple», a-t-il poursuivi.

L'Union africaine a suspendu le Mali de l'organisation jusqu'à ce que l'ordre constitutionnel soit rétabli, tandis que l'Union européenne a arrêté ses opérations de développement jusqu'à ce que la situation soit clarifiée, précise la BBC.

Quant aux rebelles touaregs et islamistes armés, ils encerclent la ville de Kidal, l'une des plus importantes du nord-est du Mali.

Lu sur RFI

A lire aussi

Et si les putschistes maliens n'avaient pas tout dit?

Mali: Qui se cache derrière les putschistes?

Le régime de Bamako pouvait-il encore tenir?

Comment les militaires ont pris le pouvoir au Mali

Le Nord-mali a-t-il causé la chute du régime?