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Mali - Ançar Dine, le deuxième visage de la rébellion touarègue

La rébellion touarègue dans le nord du Mali ne se présente plus sous un visage unique. Désormais, il faudra compter avec Ançar Dine (défenseur de l'islam, en arabe). Cette mouvance islamiste, anciennement liée au Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), chercherait à prendre son autonomie, selon le site d'information le Journal du Mali, qui ajoute que Ançar Dine revendique sa participation dans l’attaque de la garnison d’Aguelhok, en janvier 2012, où 70 soldats ont été exécutés à bout portant.

Dans une vidéo de propagande son leader, Iyad Al Ghali, chante les louanges de son organisation. Al Ghali s’est fait connaître en tant que chef rebelle touareg dans les années 90, avant de normaliser ses relations avec les autorités de Bamako, la capitale. A présent, il a regagné le maquis et affiche sa foi et la dimension religieuse de son combat. La mise en scène (VIDEO) diffusée sur Youtube alterne entre séances de prière et scènes de combat.

Le Journal du Mali rapporte aussi qu'un point de convergence avait jusqu’ici uni Ançar Dine et le MNLA, à savoir, le refus de l’autorité de Bamako. Mais, depuis peu, un point de discorde est apparu. Le MNLA lutte pour l’indépendance de la grande région de l’Azawad en vue de l’instauration d’une République laïque et démocratique. De son côté, Ançar Dine se bat pour que le Mali devienne une République islamique ou serait instaurée la charia (loi islamique).

Les responsables du MNLA ont souhaité que leurs désormais anciens alliés d’Ançar Dine clarifient leurs intentions et renoncent à leurs projets islamistes rapporte RFI. Ils les ont enjoints à rompre avec al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), ce qu’Iyad Ag Ghali aurait refusé. A Bamako, on se réjouit de cette discorde qui semble affaiblir la rébellion, précise à nouveau RFI.

Dans un communiqué adressé, mardi 20 mars, à l'AFP, Ançar Dine a affirmé contrôler tout le nord-est du pays:

«Grâce à Dieu, nous avons sous notre contrôle, l'Adrar des Iforas (nord-est). Nos soldats de Dieu occupent et contrôlent Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok, et nous aurons bientôt d'autres victoires.»

Et d'ajouter:

«Quiconque n'est pas d'accord avec nous doit quitter nos terres.»

Lu sur Journal du Mali, RFI, AFP

 

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