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Egypte - Cinq cents candidats pour l'élection présidentielle

Quel enthousiasme! Près de 500 personnes ont entamé les démarches pour leur inscription à la première élection présidentielle égyptienne, prévue les 23 et 24 mai prochains, ont annoncé des responsables du scrutin.

Il est possible de s'inscrire depuis le 10 mars et cinq jours plus tard, on frôle déjà les 500 potentiels candidats.

Les élections législatives pour élire la chambre basse (magliss al-chaab) du Parlement avaient déjà suscité un grand intérêt de la part de la population, au regard du taux de participation dès le premier jour du vote. Même les élections pour la chambre haute du Parlement (magliss al-choura) n’ont pas eu le même succès.  

Parmi les personnes qui ont retiré une demande d’inscription, figurent des Egyptiens de toutes professions: des enseignants, des journalistes, des juges…

Toutefois ces candidatures indépendantes seront valides dès lors qu’elles recevront le soutien de 30 députés ou de 30.000 citoyens dans au moins 15 des 18 provinces égyptiennes. Les candidats représentants un parti qui siège au Parlement ne sont pas soumis à ces conditions.

Il faudra néanmoins attendre le 8 avril pour savoir combien parmi les centaines de candidats potentiels auront rendu leur demande de candidature remplie, a rapporté l’agence MENA.

D’autres candidats n’ont pas attendu ce feu vert de la Commission électorale pour faire part de leur candidature et amorcer leur campagne présidentielle. Citons Abdel Moneim Abouel Fotouh ou Abul Ezz al-Hariry du Parti de l’Alliance populaire et socialiste

Abdel Moneim Abouel Fotouh mène la course pour recueillir des signatures pour la candidature, suivi par Amr Moussa, et Hamdeen Sabbahi, a rapporté le quotidien égyptien Masry al-Yioum.

De nombreuses interrogations demeurent en suspens, notamment le pouvoir réel du prochain président de la République égyptienne. Quels seront les prérogatives du nouveau président et ses relations avec l’armée, à la tête du pays depuis la démission d’Hosni Moubarak?

Rappelons que depuis Gamel Abdel Nasser et le coup d’Etat des officiers libres qui a renversé le roi Farouk, le Président de la République égyptienne est issu de l'armée. Or l’une des revendications de la révolution, c’est l’avènement d’un pouvoir civil à la tête du pays. «A bas le pouvoir militaire», scandent les manifestants.

L’autre inconnue concerne la position du futur Président à l’égard de la première force du pays, le parti de la Justice et de la Liberté, le bras politique des Frères musulmans. Difficile d’imaginer que le pouvoir législatif et exécutif reviennent à des islamistes.

L’élection présidentielle marquera certainement une étape importante dans l’histoire de l’Egypte contemporaine. Il est prévu que le maréchal Mohammed Hussein tantaoui se retire autour du 21 juin.

Lu sur Masry al-Yioum

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