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Maroc - Le premier sex-shop halal du royaume

Après la vente des sex-toys chinois sous le manteau, il y a plus fort dans l’univers du commerce érotique au royaume du Maroc, nous apprend Voxmaroc: l’ouverture du premier sex shop islamo-compatible à Casablanca.

Ici, pas de poupées gonflables ou de pénis en latex fluorescent, seulement des tenues affriolantes et des crèmes extasiques à consommer entre maris et femmes légitimes. A moins d’y regarder de plus près dans l’arrière boutique, chuchote t-on dans les cafés de la ville blanche.

«Devra-t-on fournir un acte de mariage en bonne et due forme avant de pouvoir faire ses emplettes dans la nouvelle boutique qui fait parler d'elle à Casa? Un sex-shop Halal, What Else? Au Maroc, les relations sexuelles hors mariage sont punies de prison en vertu de l'article 490 du Code pénal, mais dans la loi chérifienne, comme dans la charia islamique, tant que l'on est passé devant le "Adoul" (juge musulman), tout est permis!» s’amuse à raconter VoxMaroc.

Mais attention, la boutique d’Eros n'a pas pignon sur les avenues huppées de la capitale économique marocaine, ni dans le nouveau temple de la consommation qu’est le Morocco Mall.

«La caverne du hard a choisi de s'installer dans le discret quartier Jamila, ce qui ne sera pas pour déplaire à une clientèle qui devra s'y rendre en rasant les murs», nous apprend VoxMaroc.

«Alors qu’on se remet tout juste de plusieurs interdictions au Maroc pour reproduction d’image du prophète, ou d’apparition d’une femme très légèrement vêtue sur un magazine, alors que les nouvelles qui nous parviennent de Tunisie pour les différents excès des censeurs vertueux sont légion, il faut souligner le courage de téméraires qui ont décidé d’ouvrir un sex-shop à Casablanca, et de vendre au grand jour ce qui s’échangeait sous le manteau» commente l’éditorialiste d’Au Fait Maroc, le gratuit de Casablanca

«Par les temps qui courent, combien de temps pensez-vous que cette boutique puisse tenir?» s’interroge Au Fait.

Le webzine MadeInCasablanca s’intéresse quant à lui à la stratégie marketing de ses promoteurs qui ont bourré les boîtes aux lettres des Casablancais de flyers publicitaires suscitant un débat enflammé de ses lecteurs:

«La plupart des Médiners (lecteurs du webzine MadeInCasablanca) sont amusés, et voient plutôt l’ouverture d’un tel établissement d’un bon œil aussi bien sur le plan personnel que sur l’image d’ouverture du pays. Certains pensent même qu’un peu de provocation gratuite ne ferait pas de mal aux conservateurs et autres moralisateurs qui auraient un peu trop pignon sur rue en ce moment. Le sujet oblige, les internautes ne résistent pas à en rire parlant de "magasin de jouets", de "concombre", et demandent surtout à connaître l’adresse!»

D’autres internautes supplient les islamistes vainqueurs des élections d’intervenir pour «fermer cette honte dans un pays musulman». D’autres s’indignent, parlent de scandale, mais n’arrivent pas à y croire, parlant de hoax (canular) viral sur la Toile. Leur suspicion vient du nom du quartier où il se trouverait, Jamila voulant dire «la belle» en arabe…

Lu sur VoxmarocAu Fait MarocMadeInCasablanca

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