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Ces forces armées africaines coupables de violences sexuelles
Le 23 février, l’ONU a publié son rapport annuel sur les violences sexuelles dans les conflits. Cette année, pour la première fois, le nom des groupes armés soupçonnés d’avoir commis ces atrocités sont évoquées.
On y trouve l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) en République centrafricaine et au Soudan du Sud, des milices armées et d'anciennes forces armées en Côte d'Ivoire, et les forces armées de la République démocratique du Congo (RDC).
Le rapport a été présenté au Conseil de sécurité par Margot Wallström, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence sexuelle dans les conflits,.
«L'histoire montre que 'après la guerre' n'est pas synonyme de 'après les viols'. Au Liberia, j'ai vu comment la violence sexuelle commise pendant la guerre civile a laissé des cicatrices profondes sur la société», a-t-elle affirmé.
«A cause de la honte et de la stigmatisation des victimes, la plupart des survivants pensent avoir plus à perdre qu'à gagner en déclarant les crimes qu'ils ont vécus. Une collecte de données plus performante est donc liée à un soutien plus fort aux victimes. Notre premier souci doit toujours être les besoins des victimes et non pas le nombre de victimes. La collecte de données n'est pas un objectif en soi, mais une base pour agir».
Un autre pays d’Afrique est pointé du doigt, il s’agit de l’Angola, indique RFI. Entre janvier et octobre 2011, 3.768 femmes et enfants ont subi «plusieurs types de violences sexuelles».
Ces exactions se déroulent à la frontière entre la République démocratique du Congo et l’Angola, de la province angolaise de Lunda Norte au Kasaï Occidental, en RDC. Les victimes sont des immigrés congolais illégaux qui se sont rendus dans le pays, riche en diamants, pour travailler clandestinement.
C’est au moment des expulsions que ces clandestins sont victimes de violences sexuelles. Parmi les 3.768 victimes, on retrouve 998 enfants expulsés.
Tous ces individus ont subi «plusieurs types de violence sexuelle en incluant des viols commis par des forces de sécurité angolaises».
L’ONU précise qu’elle a recueilli des «témoignages très préoccupants de violence sexuelle et de torture».
Le prochain objectif des Nations Unies est de «pouvoir aller à Luanda et de travailler en confiance avec le gouvernement.»
Les autorités angolaises ont affirmé qu’elles n’étaient pas au courant de ces pratiques. En revanche, elles ont déclaré dans un communiqué qu'elles enquêteraient sur ces actes et puniraient les criminels. Le gouvernement angolais s’est engagé à coopérer avec les Nations Unies sur cette affaire, il facilitera notamment l’accès des missions de l’ONU aux centres de détention où les immigrés sont retenus avant d’être expulsés.
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