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Côte d'Ivoire - Laurent Gbagbo ne sera plus le seul Ivoirien à la CPI

Le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a été autorisé par les juges, le 23 février, à enquêter sur des crimes perpétrés dans le contexte des violences politiques en Côte d’Ivoire dès septembre 2002.

Une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts selon les Nations Unies, rapporte le portail d'information ivoirien Abidjan.net. Cette décision pourrait entraîner la délivrance de nouveaux mandats d’arrêt.

Le 3 octobre dernier, le Procureur avait été autorisé à enquêter sur les crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis à la suite de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 par les camps de l’ex-président Laurent Gbagbo et du président Alassane Ouattara.

La Côte d'Ivoire n’a pas ratifié le traité de la Cour pénale internationale, mais en a accepté la compétence. C’est d’abord Laurent Gbagbo en 2003 qui avait saisi la Cour, afin de poursuivre les responsables de crimes commis depuis septembre 2002. Puis c’est son successeur, Alassane Ouattara, qui reconnaissait cette compétence, rappelle RFI.

La Chambre préliminaire III, composée de la juge présidente Silvia Fernández de Gurmendi (Argentine), et des juges Adrian Fulford (britannique) et Elizabeth Odio Benito (costaricaine), avait demandé au Procureur de lui fournir toute information supplémentaire sur des crimes qui auraient été commis entre 2002 et 2010, explique la CPI dans un communiqué.

Le magistrat argentin ayant fourni ces informations le 4 novembre 2011, la Chambre a conclu qu’il y existe une base raisonnable de croire que des crimes de meurtres et de viols puissent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, précise le même communiqué.

Si le Procureur a toujours assuré qu’il enquêterait sur les crimes commis commis par les deux camps, aucun mandat d’arrêt contre des partisans d’Alassane Ouattara n'a pour l’instant été émis.

Or, dans leurs décisions, les juges estiment que les Forces nouvelles de l’actuel Premier ministre Guillaume Soro se sont rendus coupables d’exactions.

Ils évoquent notamment l’exécution de 131 personnes par les forces rebelles, le 6 octobre 2002, après la prise de la ville de Bouaké. Les 27 et 28 novembre 2002, les forces gouvernementales avaient tué 120 civils à Monoko-Zohi, un village près de Daloa, rapporte Abidjan.net.

Arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan, Laurent Gbagbo, 66 ans est incarcéré depuis le 30 novembre 2011 à La Haye. L'ancien président ivoirien aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité.

Il sera entendu le 18 juin prochain par des juges pour déterminer si les charges qui pèsent contre lui seront confirmées.

Lu sur Abidjan.net

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