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Egypte - Les coptes font les yeux doux aux Frères musulmans
Les coptes d’Egypte ont-il cédé aux sirènes islamistes? Leur leader spirituel, le pape Chenouda III a exprimé le souhait qu'au moins quatre de ses co-religionnaires participent au gouvernement d'union nationale réclamé par le parti Liberté et Justice des Frères musulmans afin de remplacer l'actuel cabinet de Kamal al-Ganzouri, largement discrédité dans l'opinion pour son incapacité à protéger les citoyens lors des violentes manifestations qui secouent le pays.
Dans leur majorité, les Egyptiens en veulent pour preuve aussi le drame du stade de Port-Saïd qui a fait 71 morts et plusieurs centaines de blessés.
«Fin calcul politique ou habitude de faire avec les gouvernements successifs?» s’interroge La Vie qui estime que le pape copte tente de cette manière de se protéger des islamistes en leur tendant la main.
Sur le terrain, les tensions communautaires inquiètent toujours. Selon la chaîne satellitaire Al Arabiya huit familles coptes ont été contraintes à quitter leur village de la région d’Alexandrie à cause d'une rumeur accusant l’un des leurs d'avoir une liaison avec une femme musulmane. L’accusé s'est livré à la police par peur d’être lynché mais sa maison et son échoppe ont été incendiés poussant les membres de sa communauté à l’exil forcé.
Depuis leur victoire aux dernières législatives, les Frères musulmans voudraient pourtant se démarquer des islamistes radicaux en multipliant les gestes de conciliation à l’endroit de la minorité chrétienne copte.
«Cela a consisté, par exemple lors du Noël copte, à ce que des jeunes de la Confrérie viennent symboliquement protéger les églises, ainsi qu'à ce que les principaux dirigeants des Frères rivalisent de déclarations aimables sur la pleine citoyenneté des chrétiens égyptiens» rappelle La Vie.
Les Frères musulmans chercheraient ainsi à asseoir leur pouvoir dans la perspective de l’élection présidentielle programmée en juin.
Deuxième force de l'Assemblée du peuple, derrière les Frères musulmans, les salafistes fourbissent aussi leurs armes. Leur candidat, Hazem Salah Abou Ismaïl. «jouit d'une très forte popularité, surtout dans les campagnes», explique la blogueuse Zeinobia dans les colonnes de Jeune Afrique.
«Avocat de son état, Hazem Salah Abou Ismaïl présente une émission religieuse très regardée sur la chaîne de télévision salafiste Al-Nass et se dit favorable à l'interdiction de l'alcool et des jeux d'argent, et à la suppression des accords de Camp David» ajoute le journal panafricain.
Lu sur La Vie, Al Arabiya
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