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Cameroun - Ces prédateurs urbains des espaces verts de Yaoundé

Les parcs naturels sont censés apportés de la fraîcheur dans la vie des habitants de Yaoundé. Pourtant, ces espaces verts de la capitale camerounaise font l’objet de multiples attaques et dégradations qui prennent des proportions inquiétantes.

«Dans les bois de la capitale, les arbres ont des noms, parlent et saignent» rapporte Cameroon Tribune. Le site du quotidien camerounais explique comment des randonneurs amoureux s’en prennent aux arbres, les tailladant pour y inscrire «initiales, cœurs et autres cupidons».

Les forêts d’eucalyptus qui embellissent la capitale sont prises d'assaut par ceux qui sont en quête d'un remède dans la pharmacopée, arrachant leurs feuilles et écorces pour fabriquer des décoctions.

Doublement victimes des amoureux et des guérisseurs, les arbres le sont aussi par les charbonniers qui les abattent et les incinèrent pour fabriquer du charbon de bois. Un témoin raconte que les responsables de ces actes «ne se cachent même pas pour le faire. Ils abattent les arbres en plein jour, à la hache, ou à la machette, explique-t-il. Nous soupçonnons que c’est pour fabriquer du charbon ou pour faire du bois de chauffe».

Un garde forestier explique son désarroi: «C’est tout le temps que nous trouvons des gens en train d’arracher les écorces des arbres. Lorsque nous les interpellons, ils disent que ce sont les arbres du gouvernement et n’appartiennent à personne. Heureusement que leur régénérescence est assez rapide, sinon on ne trouverait plus un seul arbre ici».

L’ampleur du phénomène a poussé les autorités de la ville à réagir. Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna, a publié un communiqué début février rappelant qu’«un arbre dépourvu de son écorce est non seulement sensible aux multiples attaques mais aussi susceptibles de dépérissement».

Yaoundé bénéficie d’un embellissement depuis quelques années grâce à des investissements de la Communauté urbaine (CUY), raconte Cameroon Tribune. Des bois, des parcs naturels et des jardins publics ont été aménagés et ont contribué à faire de la ville aux sept collines «l’une des 120 villes du monde ayant connu des améliorations notables au cours des cinq dernières années».

Lu sur Cameroon-tribune

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